La Chine et le renouvelable: le boom des énergies propres
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La Chine est leader depuis quelques années dans le secteur de l’énergie renouvelable. Les chiffres de 2023 établissent de nouveaux records. L'énergie solaire, ainsi que les capacités de production de panneaux solaires, de véhicules électriques et de batteries, sont les principaux investissements de la Chine dans les énergies propres en 2023. Comment expliquer ce boom ?

C'est le résultat d'une réorientation majeure de la stratégie macroéconomique de la Chine. Les investissements sont passés de l'immobilier à l'industrie manufacturière, principalement dans le secteur des énergies propres. L'importance de ce changement économique se reflète aussi dans le langage utilisé par les médias chinois.
Les trois plus grands secteurs de l'énergie propre en termes de valeur, à savoir l'énergie solaire, le stockage et les véhicules électriques (VE), sont appelés les « trois nouveaux », par opposition aux « trois anciens » vêtements, appareils électroménagers et meubles.
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Comment la Chine est-elle devenue n°1 dans la production d’énergies renouvelables ?
Elle a tout simplement mis en œuvre les moyens nécessaires. Le tout pour « participer à une plus grande ambition mondiale en matière de lutte contre le changement climatique ».
Au cours des deux premières décennies du siècle, l'économie est restée largement tributaire du charbon, et la Chine a fait valoir que s'engager à réduire considérablement ses émissions constituerait une contrainte injuste sur son droit au développement.
Mais cette situation a évolué depuis l'annonce du président Xi Jinping lors de l'Assemblée générale des Nations unies de 2020, selon laquelle la Chine viserait la neutralité carbone d'ici à 2060. Un programme radical d'énergies renouvelables est donc essentiel pour atteindre ces objectifs.
Le tout en surfant sur les opportunités offertes par le changement climatique…
Sans la contribution des secteurs des énergies renouvelables à la croissance économique de la Chine en 2023, le pays aurait vu son PIB augmenter de seulement 3,0 %, au lieu des 5,2 % enregistrés. Un investissement fructueux, donc...
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Un exemple : en 2022, la Chine a installé à peu près autant de capacités solaires photovoltaïques que le reste du monde réuni, puis, en 2023, elle a doublé les nouvelles installations solaires, augmenté de 66 % les nouvelles capacités éoliennes et presque quadruplé les ajouts de stockage d'énergie.
La Chine mène le jeu aussi dans le secteur de l'énergie éolienne qui continue à se développer, mais Pékin est aussi leader sur le marché des véhicules électriques. Ce marché sera d’ailleurs un sujet évoqué lors de la rencontre avec le président français Emmanuel Macron lors de la visite officielle de Xi Jinping en France la semaine prochaine.
Mais la Chine est aussi, il ne faut pas l’oublier, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde…
L’un n’empêche pas l’autre… La Chine émet chaque année plus d'un quart des gaz à effet de serre de la planète. Au cours des trois dernières décennies, elle a rejeté plus de dioxyde de carbone dans l'atmosphère que n'importe quel autre pays.
Malgré l'objectif de réduire les émissions de carbone d'ici à 2030, le pays a approuvé la construction de nombreuses nouvelles centrales électriques au charbon ces dernières années. Les autorités chinoises ont justifié cela comme un moyen de garantir la sécurité énergétique face à la crise mondiale de l'énergie.
La Chine dispose d'abondantes réserves nationales de charbon. Et, pour le moment, et c’est un peu le serpent qui se mord la queue; sans charbon, il est difficile de produire une alimentation électrique stable pour totalement parvenir à cette transition énergétique.
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