Pourquoi les tensions montent dans la zone démilitarisée entre les deux Corées
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Du mouvement à la frontière entre les deux Corées. Nous avions suivi l'affaire des ballons de déchets que le régime nord-coréen avait envoyé à son voisin. Depuis, les tensions ont changé de nature. Désormais, des troupes nord-coréennes ont fait irruption à trois reprises dans la zone démilitarisée qui sépare le Nord et le Sud. Des intrusions qui augmentent les possibilités de crise frontalière dont l'escalade pourrait être rapide.
De notre correspondant à Séoul,
Y a-t-il plus de détails sur ces intrusions nord-coréennes ?
Jeudi marquait la troisième fois en deux semaines que des soldats nord-coréens faisaient irruption en territoire sud-coréen au travers de la zone démilitarisée. Pour rappel, cette bande de terre large de 4 kilomètres, à cheval sur la frontière entre les deux Corées, sert de zone tampon depuis 1953. Surveillée par près d'un million de soldats, l'accès y est fortement réglementé. Si chaque pays peut aller et venir dans sa partie de la zone démilitarisée, il est évidemment interdit de franchir la frontière tracée en son milieu.
À trois reprises donc, une trentaine de soldats nord-coréens ont franchi la frontière sur une vingtaine de mètres. Une transgression accidentelle, comme l'observe le commandement sud-coréen. En effet, à chaque intrusion, les soldats nord-coréens ont fait demi-tour après des avertissements et des tirs de sommation des gardes sud-coréens. Pas d'escarmouche et pas d'escalade de violence pour l'heure.
Mais alors, qu'est-ce que les Nord-Coréens viennent faire dans cette zone démilitarisée ?
D'après les observations du commandement sud-coréen, ces soldats sont en fait équipés d'outils et seraient vraisemblablement en train d'effectuer des travaux du côté nord-coréen de la frontière. Comme le révèle NK News, site spécialisé sur les affaires nord-coréennes, il est possible de voir par image satellite d'importants travaux. Des parcelles entières de la zone démilitarisée ont été déforestées et il semblerait que les Nord-Coréens y installent des murs et autres dispositifs militaires comme des barrières anti-char.
Les intrusions de l'autre côté de la frontière seraient accidentelles lors des travaux, même si l'on peut remarquer quelques constructions à cheval sur cette dernière, ce qui pose la question de possibles franchissements volontaires.
La raison de ce renforcement reste incertaine. Certains observateurs estiment qu'il s'agit d'un moyen de limiter encore plus les défections vers le Sud, d'autres avancent que le régime nord-coréen renforcerait sa défense en cas de conflit avec la Corée du Sud.
Et quels sont les risques de ces intrusions répétées ?
Pour l'heure, la situation a toujours réussi à être contrôlée. Les soldats nord-coréens retournant chez eux à la suite des tirs de sommation des gardes sud-coréens. Cependant, un accident peut vite arriver et, dans ce contexte tendu, l'escalade peut être très rapide.
Il y a déjà eu un accident du côté nord-coréen. Des soldats qui installaient des mines ont, par erreur, déclenché l'une d'entre elles, tuant quelques-uns de leurs hommes, d'après le commandement sud-coréen. Si cela ne reste qu'un accident, chaque geste doit être bien réfléchi, car il pourrait être interprété comme une agression d'un côté ou de l'autre de la frontière.
Certains observateurs estiment que le régime nord-coréen souhaiterait provoquer une réaction de la part du Sud en construisant des défenses à sa frontière. Quoi qu'il en soit, tous s'accordent à dire que ces travaux sont probablement amenés à se poursuivre dans les prochains mois.
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