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Routes meurtrières en Thaïlande

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Cap en Thaïlande, où les fêtes de fin d’année riment aussi, hélas, avec l’augmentation des accidents de la route. La preuve en est : au cours des trois premiers jours d’une campagne de sécurité routière lancée le 27 décembre et qui prendra fin le 5 janvier, c’est-à-dire durant la période festive des vacances du Nouvel An, le pays d’Asie du Sud-Est a déjà recensé 143 morts et 841 blessés dans 872 accidents de la route.

Malgré un renforcement des contrôles décidé par les militaires au pouvoir, le nombre de morts dans les accidents de la route en Thaïlande ne cessent d'augmenter.
Malgré un renforcement des contrôles décidé par les militaires au pouvoir, le nombre de morts dans les accidents de la route en Thaïlande ne cessent d'augmenter. LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP
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Avec notre correspondant à Bangkok, Valentin Cebron 

Ces derniers jours, les principales causes de ces accidents de la route sont les excès de vitesse, les changements brusques de voie, et la conduite en état d’ivresse. Du 27 au 29 décembre, les autorités ont recensé plus de 1600 cas de conduite dangereuse à cause de l’alcool au volant. 

Les deux roues, omniprésents dans le royaume, sont impliqués dans près de 85 % de ces récents accidents de la route. La presse locale rapporte par exemple qu’à la veille du réveillon de Noël, un motard en état d’ébriété a renversé 10 personnes devant une école, tuant un agent de la circulation sur le coup et un petit garçon de 5 ans qui, avant-hier, a succombé à ses blessures. 

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Et même si la Thaïlande observe une baisse du nombre d’accidents par rapport à l’an passé, à la même période, les décès, quant à eux, ont augmenté. 

Les routes thaïlandaises parmi les plus meurtrières du monde 

Les accidents de la route font près de 20 000 morts et un million de blessés par an. D’après l’Organisation mondiale de la santé, la Thaïlande a les routes les plus meurtrières d'Asie, juste derrière le Népal. Et le royaume se classe au 16e rang mondial pour la mortalité routière. 

Celles et ceux qui voyagent régulièrement sur les routes thaïlandaises connaissent le comportement dangereux de nombreux conducteurs. En ville comme à la campagne, les motocyclistes ne portent généralement pas de casques et, quand ils en ont un, celui-ci est rarement aux normes. 

Les véhicules utilitaires sont souvent surchargés, mal conçus, mal éclairés. Et les infractions aux règles de sécurité ne sont pas assez sanctionnées : il n’est pas rare que des agents de la circulation de rang inférieur reçoivent des pots-de-vin pour fermer les yeux sur les excès de vitesse ou le non-port du casque. De même que les contrôles techniques des véhicules sont affaiblis par la corruption.

La sécurité routière n'est pas une priorité

Malgré les statistiques effroyables, la sécurité routière n’est pas considérée comme une question de premier plan. Cette problématique ne retient guère l’attention de la population thaïlandaise, à part quand un drame de grande ampleur se produit : ce fut le cas en octobre dernier, quand vingt écoliers et trois instituteurs sont morts lorsque leur bus, qui n’était pas aux normes, s’est enflammé. 

Ce drame a remis à l'ordre du jour la nécessité d’une réglementation stricte et d’une meilleure application du code de la route. 

La Thaïlande a par ailleurs mis en place en 2022 un plan quinquennal sur la sécurité routière visant à réduire le taux de mortalité à 12 pour 100 000 d'ici à 2027, soit moins de 8500 décès par an. Il y a une semaine, la capitale Bangkok a fixé une nouvelle limitation de vitesse maximale de 60 km/h pour la plupart des routes de la mégalopole. Reste à savoir si cette nouvelle règle sera appliquée par les automobilistes.  

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