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Trois vaisseaux chinois provoquent l’ire de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie

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En Nouvelle-Zélande et en Australie, trois navires de guerre chinois provoquent une certaine nervosité. La Chine a mené des manœuvres navals au large des côtes des deux pays, dans le Pacifique sud, alors que des avions commerciaux survolaient la zone. Ce mercredi, 26 février, Wellington a envoyé son ministre des Affaires étrangères à Pékin pour calmer le jeu.

Cette photo diffusée par l'ambassade de Nouvelle-Zélande en Chine montre le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters (à gauche) serrant la main du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi lors d'une réunion bilatérale à Pékin le 26 février 2025.
Cette photo diffusée par l'ambassade de Nouvelle-Zélande en Chine montre le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters (à gauche) serrant la main du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi lors d'une réunion bilatérale à Pékin le 26 février 2025. © AFP PHOTO / New Zealand Embassy in China
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Le sourire des deux ministres semble crispé sur la photo officielle, qui montre les deux chefs de la diplomatie, le Chinois Wang Yi et le Néo-Zélandais Winston Peters. Car au fond, cette visite de Peters à Pékin n’a rien réglé.

Winston Peters a exprimé sa « contrariété » et évoqué « l’absence de préavis adéquat » lors de ses échanges avec son homologue chinois, mais ce n’est pas pour autant que les trois navires de guerre ont quitté les eaux à l’est de la Tasmanie, dans le Pacifique sud. Le trio de vaisseaux lourdement armés, une frégate, un croiseur et un pétrolier-ravitailleur, connu des militaires sous le nom de la « Taskgroup 107 », est surveillé de près par l’armée australienne et néo-zélandaise.

49 avions commerciaux ont dû contourner la zone des tirs

Pendant deux jours, les 21 et 22 février, ces trois navires ont mené des exercices à tirs réels, sur une trajectoire très fréquentée reliant l’Australie à la Nouvelle-Zélande. 49 avions commerciaux, pour certains « en plein vol », selon l’agence australienne de sécurité aérienne, ont été forcés de changer leur trajectoire pour contourner la zone des tirs.

Fait inhabituel : « L’alerte a été diffusée sur une fréquence surveillée par les pilotes de vols commerciaux, mais pas par les contrôleurs aériens australiens », selon Peter Curran, le directeur général adjoint de l’Agence australienne de sécurité aérienne. Canberra et Wellington font valoir que d’habitude, de tels manœuvres sont annoncées 12 à 24 heures à l’avance pour que les compagnies aériennes puissent s’adapter.

Pékin justifie ces manœuvres, en disant qu’elles ont été menées « de manière sûre et professionnelle ». L’Australie et la Nouvelle-Zélande reconnaissent que les navires se trouvaient dans des eaux internationales et que la Chine n’a donc pas violé le droit de la mer. Mais préoccupé par la montée des tensions en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan, le ministre Winston Peters a profité de sa visite en Chine pour exprimer sa « préoccupation » et son « espoir d’être mieux averti à l’avenir ». Des mots choisis vraisemblablement avec précaution pour ne pas déclencher la colère de Pékin, ni d’autres manœuvres hasardeuses à l’avenir.

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La Chine avance ses pions avec confiance loin de ses côtés

Ces derniers mois, Pékin enchaîne les exercices militaires dans le Pacifique sud, mais aussi au-delà – une démonstration de force pour montrer la nouvelle puissance de son armée constamment modernisée. La Chine avance ses pions avec confiance, que ce soit dans le détroit de Taïwan, au large des Philippines ou dans le Pacifique sud, où la Chine a encore récemment signé un accord avec les îles Cook.

Confrontées à cette présence chinoise dans leur arrière-cour, l’Australie et la Nouvelle-Zélande cherchent à nouer de nouvelles alliances militaires dans la région, notamment avec les Philippines, le Japon et le Vietnam. La Chine l’observe avec un froncement de sourcils, d'autant que tous les trois ont des disputes territoriales avec la Chine. L’envoi des navires de guerre peut donc être lu comme un avertissement à Canberra et à Wellington.  

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