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Cueillette Paris, la teinture végétale et le temps qui passe par Caroline Courtois

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Grâce aux teintures végétales, Caroline Courtois capture les couleurs du temps qui passe. Cette designer récolte les couleurs. Uniques et variantes en fonction de la météo, celles-ci sont le souvenir d’un lieu et d’un instant précis.   

Caroline Courtois, fondatrice de Cueillette paris
Caroline Courtois, fondatrice de Cueillette paris © Cueillette paris
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« La plupart des plantes, quand elles sont sèches, perdent leurs couleurs. Comme le coquelicot : elles sont rouge pourpre quand elles sont sèches. (Puis) Elles font un colorant qui est pourpre aussi dans la marmite et quand je teins cela donne du vert. Il y a une surprise à chaque fois. C’est magique », nous explique Caroline Courtois, designer et fondatrice de Cueillette Paris.

Cueillette c’était dans l’idée des chasseurs-cueilleurs, savoir d’où proviennent d’abord les matières que j’utilise pour faire mes teintures et ensuite la couleur en elle-même, elle dit d’où elle provient et à quel moment. Comme un vin, chaque couleur a sa particularité qui est reliée à un lieu, à un moment.

Pendant ses études de designer, Caroline Courtois a été préoccupée par le passage du temps et comment le retranscrire à travers des objets. Après différentes recherches, elle découvre les teintures végétales. L'un des facteurs qui fixe la couleur, c'est la température. Quand un tissu est immergé dans un bain de teinture de plantes, plus il chauffe, plus l’intensité de la couleur augmente. 

Variation de teinture solaire
Variation de teinture solaire © Maria Afonso

Capturer le temps 

En fonction du temps qu’il fait, Caroline Courtois obtient, donc, une intensité de couleur unique. Une journée, une nuance. La technique de teinture solaire, c'est le procédé innovant de Caroline Courtois.

« Au départ, c’est vraiment comme une teinture végétale traditionnelle. Je prends une certaine quantité de plantes et je fais une décoction avec. Je fais chauffer pendant une heure, à peu près, et c’est à ce moment-là que le colorant qui est contenu dans les plantes se dégage dans l’eau. Je mets ce colorant dans un bocal avec un échantillon de tissu » explique la designer.

« Le bocal, je le ferme et je le mets à l’extérieur pendant toute une journée. C’est la température qu’il va faire à l’extérieur, la durée d’ensoleillement et plein de paramètres que je ne maîtrise pas qui vont donner la couleur finale à l’échantillon de tissu. C’est surtout visible aux intersaisons. En hiver, ce sont des couleurs qui sont plutôt très pâles, et puis l’été; ce sera des couleurs plutôt intenses », ajoute Caroline Courtois.

Plantes pour teintures
Plantes pour teintures © Maria Afonso

Teintures végétales 

Dans sa production, Caroline Courtois respecte les ressources et les matières utilisées. 

« J’essaie aussi au maximum d’utiliser des matières dont on ne se sert plus, comme les épluchures d’avocat ou d’oignon qui sont censées être au rebut. J’utilise aussi des écorces de grenade qui teignent en jaune. Elles contiennent beaucoup de tanin et c’est cela qui aide aussi la couleur à se fixer sur la fibre »conclut Caroline Courtois.

Plantes pour teintures solaires
Plantes pour teintures solaires © Maria Afonso

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