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Partenariat entre la BAD et la Berd pour cofinancer des projets d'infrastructures en Afrique

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En marge de la Conférence internationale pour le soutien à la transition au Soudan – le pays le plus endetté d’Afrique – et du Sommet sur le financement des économies africaines, qui se sont tenus à Paris les 17 et 18 mai, la Banque africaine de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement ont signé un accord de partenariat, pour augmenter et consolider le financement des infrastructures et du secteur privé en Afrique.

Akinwumi Adesina est le nouveau patron de la Banque africaine de développement.
Akinwumi Adesina est le nouveau patron de la Banque africaine de développement. AFP/Eric Piermont
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C’est une façon de se tourner résolument vers l’ensemble du continent africain pour la Berd. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement, créée en 1991 pour des investissements en Europe centrale, intervenait déjà dans les pays d’Afrique du Nord, riverains de la Méditerranée.

Pour la présidente de la Berd, Odile Renaud-Basso, le partenariat avec la BAD, la Banque africaine de développement, a des objectifs principaux bien définis. « Le développement du secteur privé, le développement des marchés des capitaux, le financement d’infrastructures favorables à la transition énergétique. Dans ces domaines-là, on s’engage à regarder les projets sur lesquels on peut faire des cofinancements, pour améliorer l’efficacité de nos financements et aider les pays dans lesquels on intervient. » 

L’un des défis majeurs qu’il faut relever pour accélérer la croissance en Afrique, c’est le financement des infrastructures. Ce qui fait dire au président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, que ce partenariat avec la Berd est indispensable : 

« Très important pour nous, parce que notre déficit de financement d’infrastructures est compris entre 68 milliards de dollars et 100,8 milliards de dollars par an. Donc à la Banque africaine de développement, nous déployons beaucoup de ressources pour les infrastructures, mais nous ne pouvons pas faire ça seuls ! Il faut des ressources additionnelles. Donc ce partenariat avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement va nous donner un peu de souffle. 

Deuxièmement, c’est important pour le secteur privé. Parce que pour accélérer la croissance de l’Afrique, il faut le secteur privé. Donc nous avons eu un accord de travail en commun, pour renforcer la capacité du secteur privé et pour aussi déclencher les potentialités des petites et moyennes entreprises, qui forment le gros du secteur privé. »    

Ces ressources vont donc financer les infrastructures comme les routes, les plateformes portuaires et aéroportuaires ou encore la production d’énergie. L'un des premiers projets cofinancés par la BAD et la Berd, concerne le développement de l’énergie solaire en Égypte, à hauteur de 114 millions d’euros, précise Odile Renaud-Basso : « Le projet égyptien qui s’appelle Commombo est un projet solaire innovant avec un coût d’énergie extrêmement bas. C’est typiquement un exemple des choses qu’on peut faire ensemble. C’est le premier projet dans le secteur privé, pour financer une infrastructure importante que l’on fait avec la Banque africaine de développement. C’est exactement ce genre de choses qu’on souhaite pouvoir développer. » 

Le partenariat entre la BAD et la Berd insiste beaucoup sur le financement de tous les grands projets qui participent à l’atténuation des changements climatiques. Selon Akinwumi Adesina, leur ampleur fait perdre chaque année à l’Afrique de 7 à 10 milliards de dollars

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