Au Mali, le maraîchage en milieu urbain pour diversifier l'agriculture
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Malgré les soubresauts politiques et après un net recul de son économie en 2020, le Mali souhaite axer sa relance via le secteur primaire. De nombreux entrepreneurs se lancent dans la culture maraîchère. Adama Kanté est l’un d’entre eux. Il produit, transforme et vend les fruits et légumes de ses champs dans la capitale malienne.

De notre correspondant à Bamako,
Le quartier de Niamakoro-Kourani est en effervescence. Le lieu est prisé d’une partie de la classe moyenne malienne pour les prix attractifs qu’il offre pour l’achat de terrain. Dans une petite villa, Adama Kanté, le visage poupin, supervise les équipes de son unité de transformation agricole.
« Ici, comme je dis, c’est notre dépotoir. On emmène tout ce qui est produit frais, produit aussi qu’on transforme. Et nous avons les légumes, la betterave, le poivron, le chou, la tomate, le persil, le céleri, un peu de tout. Nous en faisons des jus naturels, des bouillons naturels aussi et nous transformons aussi des céréales au coco. Nos produits sont vendus de 500 francs CFA à 7 000 francs CFA selon votre pouvoir d’achat », explique Adama Kanté.
Du buzz sur Internet à l’investissement agricole
Âgé de 22 ans, rien ne le prédestinait aux travaux champêtres et à la création d’une entreprise agroalimentaire. En parallèle de ses études, Adama Kanté s’adonne à sa passion de l’agriculture sur un lopin d’une vingtaine de mètres carrés. Tout s’accélère lorsqu’une vidéo de lui posté sur Internet lui confère une petite notoriété. Profitant du buzz, il crée Séné Invest, une société d’investissement agricole qui fait appel à la diaspora pour des financements, moyennant des intérêts annuels.
S’ensuit l’achat de terre arable lui permettant de cultiver des produits maraîchers qu’il vend directement au consommateur. « Les produits viennent de nos champs, actuellement, nous avons 7 hectares de productions, donc nous produisons presque 70 % de ce que nous vendons. Nous avons développé une coopérative de plus de cent agriculteurs autour de nous, qui produisent et qui nous passent le marché de la distribution. Donc il n’y a pas d’intermédiations directes entre les Sougou Mobile et les producteurs, voilà pourquoi les produits sont assez moins chers chez nous », souligne Adama.
« Les prix sont plus attractifs que dans les marchés »
Cinq marchés mobiles, Sougou Mobile en bambara, ont été installés à Niamakoroni. Faits de fer et de bois, ces kiosques de proximité sont reconnaissables à leur couleur vert flashy. Mariame Niaré est devenue une inconditionnelle de l’une des échoppes.
Auparavant, chaque jour, je dépensais 1 000 francs CFA pour acheter de quoi nourrir ma famille, mais aujourd’hui, je ne pense pas dépenser autant, car les produits ici sont de qualités. Les prix sont plus attractifs que dans les marchés. Depuis qu’ils se sont installés, je ne me rends plus au marché. J’achète tout ici ! Si j’ai besoin de poisson, ils en ont, si j’ai besoin de poulet, ils en ont, pareil pour le poisson fumé. Leur pâte d’arachide et très propre, parce qu’elle est vendue dans des sachets hermétiques alors qu’au marché c’est nous qui devons utiliser nos propres sacs plastiques. Tous leurs produits sont entretenus et bien conditionnés. »
Selon les chiffres de l’entreprise, chaque kiosque draine un chiffre d’affaires de 50 000 francs CFA journaliers, soit 250 000 francs CFA par jour pour les cinq en activité. Pour se diversifier et capitaliser sur le panier des ménagères, l’entreprise d’Adama Kanté a lancé un nouveau service de livraison à domicile à destination des habitants de son quartier.
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