Pierra Ntayombya, le retour d'une Rwandaise du Canada pour participer au développement du pays
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C’est un phénomène observé depuis plusieurs années… Le retour au pays des enfants de migrants africains, surnommés « repats ». Ils décident de rentrer vivre dans le pays de leurs parents ou grands-parents et d’y faire prospérer leurs affaires. Rencontre avec Pierra Ntayombya, 33 ans. Née au Canada, elle a décidé de s'installer au Rwanda pour participer au développement de son pays.

De notre envoyée spéciale à Muhanga,
Née à Toronto à la fin des années 1980, Pierra Ntayombya y a grandi, fait ses études et ses premières expériences professionnelles. Elle est la dernière de sa famille à rentrer dans son pays d’origine en 2016. « Le Rwanda, c’est mon pays. C'est simple. Oui, je suis née à l’étranger, mais le Rwanda a toujours été ma maison. Donc rentrer n’a pas posé de problème », dit-elle, catégorique.
Elle s’installe à Kigali où elle souhaite s’impliquer. « Le Rwanda, c'est d'abord et avant tout mon pays. En rentrant, j’ai vu une opportunité d’apporter mes compétences dans l'industrie de la mode et dans les affaires. Et ensuite de développer quelque chose ici au Rwanda, d’avoir un impact positif pour moi-même, bien sûr, mais aussi pour ma communauté. C'était donc quelque chose de très important pour moi », explique-t-elle.
« Le Covid a représenté une nouvelle opportunité »
Entrepreneuse et dynamique et force, elle rejoint Haute Baso, une jeune marque rwandaise. « Au début, c'était autofinancé. On réinvestissait simplement nos recettes dans l'entreprise », se souvient-elle. « Nous avons eu la chance de pouvoir demander différentes subventions et postuler à des programmes qui bénéficient aux entreprises qui ont un impact social. Et puis, plus récemment, avec l'AFD, nous avons pu accéder à des financements pour continuer à développer notre activité, surtout maintenant tout juste après la pandémie. »
D’abord concentrée sur la mode, la pandémie et le développement du travail à la maison d’une classe moyenne en développement l'amène la société à rediriger les activités de l’entreprise vers la décoration et l’aménagement d’intérieur. « Je pense que le Covid a représenté une nouvelle opportunité pour développer l'entreprise. Beaucoup de gens cherchaient à réduire leurs activités et nous, nous y avons davantage vu une opportunité de mieux servir les clients », dit-elle.
Mettre en valeur les savoir-faire artisanaux locaux
Ce jour-là, Pierra Ntayombya rend visite aux femmes de la coopérative de Muhanga. Parmi les priorités de Pierra Ntayombya la valorisation du travail des femmes et plus généralement la valorisation des savoir-faire rwandais.
L’impact que nous avons, va se faire sentir chez nous. En plus, nous cherchons toujours des opportunités pour préserver nos savoir-faire culturelles. Parce que je pense que le Rwanda, en se développant rapidement, peut perdre certaines de ses compétences. Le tressage de paniers, le perlage, la broderie, ce sont des savoir-faire traditionnels de notre culture rwandaise. C'est donc quelque chose de très important pour nous en tant que marque de continuer à mettre en valeur ses savoir-faire, car c'est ce qui rend le Rwanda unique.
Aujourd’hui, Haute Basso compte 15 employés permanents, et près de 400 artisans collaborateurs.
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