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Des riziculteurs français partagent leurs savoirs avec l’Afrique

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La France ne pèse que 2% de la production européenne de riz, autant dire peu de choses. Mais l’expertise française n’en est pas moins réelle. Plusieurs pays du continent mettent en place des échanges avec des agronomes et riziculteurs de Camargue, la région rizicole française.

Les agriculteurs malgaches manquent souvent de matériels et de semences, comme à Ambatokely, commune rurale située à une heure de la capitale, Antananarivo.
Les agriculteurs malgaches manquent souvent de matériels et de semences, comme à Ambatokely, commune rurale située à une heure de la capitale, Antananarivo. © Laetitia Bezain / RFI
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« Les deux principaux pays d’Afrique avec lesquels on travaille sont le Maroc et le Sénégal. Le Sénégal, c’est relativement ancien, et le Maroc, c’est plus récent », indique François Clément, directeur du centre français du riz. « Ces pays ont la volonté de structurer la filière. La difficulté qu’ils rencontrent, c’est qu’ils partent de zéro et ils viennent chercher la technicité de centre comme le nôtre ou celle comme l’Interizi, notre partenaire italien, pour voir si on peut leur donner un guide de bonnes pratiques en vue d’une professionnalisation de leur production. », ajoute-t-il.

Une production que les Marocains souhaiteraient justement améliorer. Il y a quelques semaines, une entreprise pionnière dans le riz a dans ce but pris attache avec le Centre français du riz.

Madagascar manque de semence

Autre pays à la recherche d’expertise, Madagascar. Des contacts informels ont été tissés cette année entre des riziculteurs camarguais et le gouvernement malgache. Une petite délégation était en Camargue au mois de juin. Raphaël Rozières, riziculteur, les a accueillis.

« On leur a montré toutes nos structures agricoles, parce qu’on leur a expliqué que le plus important, c'est le couple irrigation et assainissement. On leur a montré ce que l’on utilisait comme matériel et comment cela se passait, pour qu’ils puissent faire des recherches sur des secteurs qui pourraient être facilement exploitables. En fait, ils veulent être indépendants à n’importe quel prix. » 

Madagascar qui pourrait importer cette année 700 000 tonnes de riz, selon les dernières prévisions du département américain de l'Agriculture, est depuis longtemps en quête d’autosuffisance, rappelle Ny Hasinambinintsoa Masezamana, secrétaire exécutif de la Plateforme nationale de Concertation pour la filière Riz.

Il y a beaucoup à faire pour développer la filière. Et ce à tous les niveaux. La production de semence est un des points faibles du pays, explique Gérard Andriamandimby, directeur du syndicat des organisations agricoles : « On ne produit que 1 000 tonnes de semences de riz certifiées. On n’arrive pas à faire mieux, car nous n’avons ni les techniques ni les moyens. Nous n’avons qu’un seul laboratoire pour la certification. Donc cela fait deux ans que l’on est sur ce travail, en particulier avec les producteurs de semence en France. »

Dans le cadre de ces échanges, une délégation de riziculteurs et producteurs de semences malgaches est attendue en France au mois de septembre.

► À lire aussi : L'Afrique toujours plus gourmande en riz importé

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