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Aux Comores, les investissements dans le secteur touristique progressent

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C'est la priorité du plan « Comores émergent » élaboré en 2019 par les autorités. Le secteur touristique doit se développer. Pour cela, les autorités favorisent les investisseurs étrangers, dans l'hôtellerie notamment. Elles espèrent concurrencer d'ici dix ans les Seychelles et l'île Maurice.

Plage de sable à Grande Comores. (Photo d'illustration)
Plage de sable à Grande Comores. (Photo d'illustration) © GettyImages/Michael Runkel
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Les Comores, ses plages de sable blanc, ses lagons émeraudes, ses tortues marines et ses fleurs de vanille, avaient attiré en 2019 45 000 touristes étrangers. Si l'on excepte l'année 2020, l'année Covid, les chiffres progressent de façon régulière. « En 2019, le secteur a généré à peu près 31 milliards de francs comoriens de recettes touristiques, soit 6% du PIB, indique Marie Attoumane, directrice nationale du tourisme. Et le secteur a employé directement 2 007 personnes à peu près. »

Des chiffres encore modestes au vu des potentialités de l'archipel. Les Comores comptent davantage de plages, par exemple, que l'île Maurice et les Seychelles réunies. Un constat qui a poussé les autorités à placer le secteur touristique en tête des priorités de développement du plan « Comores émergent ». « Il a défini d'ailleurs une diversification des produits touristiques, tels que la relance du tourisme balnéaire, le tourisme d'affaire en Grande Comore et l'écotourisme à Mohéli. À cela s'ajoute le tourisme durable et responsable, donc un tourisme impliquant les communautés locales et la préservation de l'environnement », poursuit Marie Attoumane.

Pour y arriver, le pays doit cependant construire les structures hôtelières qui font encore défaut. « Nous n'avons pas beaucoup de lits dans l'archipel, et de plus en plus, il y a une fréquentation internationale qui se dirige vers les Comores, pour plusieurs raisons, pour des conférences, pour des travaux. Et pour cela, les Comores ne sont pas assez équipées. Il y a vraiment un besoin », constate Ibrahim Ali Mzimba.

Ibrahim Ai Mzimba s'est lancé dans l'investissement hôtelier. Avec des partenaires français, il a déboursé 8 millions d'euros pour la construction d'un hôtel de luxe en Grande Comore, l'Al Camar lodge. Outre les emplois directs créés, une quarantaine en saison haute, l'hôtel fait vivre l'économie locale. « À savoir les agriculteurs, car ce sont eux qui nous intéressent. Ils nous fournissent les œufs, les salades, les légumes et les fruits. Ils sont contents car au lieu de devoir aller à Moroni vendre leurs produits, ils viennent à notre hôtel, à cinq-dix minutes et on leur achète tout. Donc oui, nous faisons bien fonctionner l'économie locale. »

L'État donne aussi l'exemple au secteur privé. Puisqu'il a trouvé les financements pour rebâtir le légendaire palace Galawa, en Grande Comore. Un cinq étoiles mythique, détruit en 2009, et qui renaîtra à l'horizon 2024. Reste que pour espérer un plus grand dynamisme de ce secteur ; l'État doit aussi consentir à des efforts en matière de routes, d'accès au numérique et d'assainissement, ce sont du moins les attentes formulées par les hôteliers du secteur privé.

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