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Centrafrique: un port sec au PK 26 pour mobiliser des ressources

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En Centrafrique, le gouvernement a inauguré le 31 décembre dernier un nouveau port sec situé à 26 km au nord-ouest de la capitale. Cet édifice a vu le jour dans un contexte tendu où la RCA fait face à une crise sévère de recette fiscale caractérisée par la suspension en 2021 de certaines aides budgétaires par la France et l’Union européenne. Le gouvernement centrafricain a donc lancé cette infrastructure pour remplir les caisses de l’État.

L'objectif du port sec du PK 26 en Centrafrique est de désenclaver le pays et de faciliter le commerce dans la sous-région. (Image d'illustration)
L'objectif du port sec du PK 26 en Centrafrique est de désenclaver le pays et de faciliter le commerce dans la sous-région. (Image d'illustration) © Getty Images/Martin Barraud
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De notre correspondant à Bangui,

Accompagnés d’une équipe gouvernementale, nous visitons les installations du port sec du PK 26. « C’est une activité très importante comme vous le savez. Ce port sec va permettre à la fois de mieux contrôler le trafic et aussi de booster l’économie et trouver une mobilisation des ressources », détaille Maxime Balalou, ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement.  

Ce terminal comprend entre autres une station-service, une caserne de pompier, un parking d’une capacité de 400 camions, des postes regroupant des services des douanes, des impôts, du commerce et autres bureaux en construction. 

« L’objectif du gouvernement, dans le contexte difficile que nous traversons, c'est de pouvoir mobiliser suffisamment de ressources, canaliser ces ressources-là, les orienter de manière optimale afin de satisfaire à nos nombreux besoins », rajoute le ministre. « Ce port sec est déjà un déclic pour tous les projets qui s’annoncent dans les années à venir qui va non seulement faciliter une bonne maîtrise et aussi le contrôle des flux de marchandises qui viennent de l’extérieur. »

Un partenariat public-privé pour la gestion du port sec

Au volant de son camion, Mamadou arrive du Cameroun. Couvert de poussière, le chauffeur tire sur sa cigarette et souffle doucement. L’air serein, il nous livre ses premières impressions. « Mes impressions sont les meilleures, parce que ça va nous éviter trop de tracasseries », espère-t-il. « Auparavant, on arrivait au PK26, on attendait quelques jours. Après, on se rendait en ville. Là encore, on pouvait attendre plusieurs jours. Je pense qu’avec la venue du port sec, que ça va faciliter les choses. »

Pour la gestion de ce port sec, l’État a choisi le partenariat public et privé. Martin Ziguélé, ancien Premier ministre et actuel opposant, y voit un danger. « Dans son principe, c’est une excellente opération. Maintenant, il y a la procédure qui a abouti à cela. Parce que si vous déléguez la gestion d’un port sec à une entité autre que l’État, vous vous privez d’un certain montant de ressources. L’État a choisi le partenariat public privé pour des raisons qui lui sont propres. J’aurais préféré que ce soit l’État qui mène l’opération. »

Les travaux de ce terminal ont été lancés en 2021. Ils sont financés à hauteur de 27 milliards de francs CFA par l’État centrafricain. 

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