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Centrafrique: dans la Basse-Kotto, le difficile élevage et commerce de bétail

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Dans la Basse-Kotto, les éleveurs subissent régulièrement les attaques des hommes armés. Certains ont perdu leurs troupeaux et d’autres sont dépouillés d’importantes sommes d’argents. L’insécurité ne favorise pas l’approvisionnement de la ville et la viande de bœuf coûte cher sur les marchés.

Alindao, une ville de République centrafricaine située dans la préfecture de Basse-Kotto, dans le sud du pays. Un certain nombre d’éleveurs ont quitté le secteur.
Alindao, une ville de République centrafricaine située dans la préfecture de Basse-Kotto, dans le sud du pays. Un certain nombre d’éleveurs ont quitté le secteur. © Rolf Steve Domia-leu / RFI
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De notre correspondant, de retour d'Alindao,

Marché à bétails situé au PK3, sortie est de la ville d’Alindao. Seuls cinq bœufs déambulent. Plus de mille d’entre eux ont été volés par des hommes armés ces deux derniers mois, affirme Lamine, un éleveur. « J’avais 1 000 bœufs. Ils ont été progressivement volés par des hommes armés. Certains ont été volés ici dans la ferme et d’autres dans la forêt pendant le pâturage. Ces bandits ont pris mon capital et maintenant, je n’ai plus que cinq bœufs. »

La plupart des bouchers d’Alindao achetaient leurs bœufs dans ce marché à bétail… Aujourd’hui, au marché central d’Alindao, les étals de viandes sont presque vides. Les rares commerçants qui réussissent à faire un peu de stock, augmentent leurs prix.

Une hausse des prix qui fait fuir les clients

Pour Constant Ndjimba, un boucher de la ville : « Il me faut maintenant parcourir plus de 50 km pour trouver les éleveurs. Ce n’est pas leur faute d’ailleurs, ils ont fui le marché à bétail du PK3 à cause des multiples cas de braquage. Avec la hausse des prix des carburants et la dégradation des routes, je loue le camion à 250 000 francs CFA au lieu de 50 000 francs pour parcourir 50 km. Avec ces tracasseries, je suis obligé d’augmenter le prix du kilogramme à 3 000 francs CFA au lieu de 1 000 francs CFA. »   

Une hausse des prix qui fait fuir les clients. Mirabelle Yabanda, une ménagère, constate avec regret qu’elle n’a pas le budget suffisant pour acheter de la viande pour toute sa famille. « Je voulais acheter deux kilos de viande à 2 000 francs CFA, mais ils ont tout augmenté. Le kilo que nous achetions à 1 000 francs CFA est passé à 2 000 francs CFA. Tout est cher sur le marché à cause de l’insécurité. La viande de bœuf est de plus en plus rare sur le marché. Je serais obligée d’acheter autre chose, peut-être des légumes. »

Dans ce contexte, un certain nombre d’éleveurs ont quitté le secteur. D’autant qu’un grand nombre de chefs de groupes armés sont devenus des propriétaires de bétail.  

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