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Rwanda: des solutions pour protéger les plantations de thé des inondations

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Si dans l’ouest du Rwanda, une partie des parcelles a été détruite par les violentes inondations du début du mois de mai, dans le district de Gicumbi (nord), l’une des régions les plus productrices de thé, une initiative met en place un projet de résilience pour les agriculteurs, pour relocaliser les plantations dans les hauteurs, afin qu’elles soient protégées des intempéries.

Près de 400 fermiers participent au projet pilote de 50 hectares destiné à développer la culture du thé sur les collines, mieux protégées des intempéries.
Près de 400 fermiers participent au projet pilote de 50 hectares destiné à développer la culture du thé sur les collines, mieux protégées des intempéries. © Lucie Mouillaud / RFI
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De l’ancienne plantation de thé de Patrice Hatangimana dans la vallée de Mulindi, il ne reste plus rien. « Ici, il y a huit ans, j'avais une plantation de thé. Malheureusement, les inondations l'ont détruite. Les eaux provenaient du haut de la montagne et ont englouti tout sur leur passage, emportant ma plantation de thé », dit-il.

L’ancienne parcelle n’est plus qu’une grande friche, utilisée comme pâturage pour le bétail. Le producteur de thé a dû pendant des années travailler sur les terres d’autres fermiers pour gagner sa vie. Mais sur certaines de ses plantations dans les montagnes qui entourent la vallée de Mulindi, à la place du maïs ou des pommes de terre qu’il cultivait auparavant en altitude, l’agriculteur attend les premières récoltes du thé planté trois ans plus tôt. « Il faut du temps pour la première récolte, mais une fois prêt, nous pouvons récolter chaque semaine. Contrairement à d'autres plantes telles que les haricots, qui sont saisonnières, c'est la rentabilité du thé qui nous a motivés. Avec les ressources qu'il nous procure, nous pouvons acheter ce que nous voulons sur le marché », explique-t-il.

« Nous avons rapidement compris l'importance de la relocalisation »

Le producteur fait partie du projet pilote de Green Gicumbi, qui accompagne, sur 50 hectares en altitude, les fermiers pour cultiver du thé sur les collines, au lieu de suivre les anciennes pratiques et d’installer les plantations dans les vallées où elles sont plus vulnérables aux intempéries. Perpétue Uwihirwe, agricultrice, a elle aussi pris part au programme. « En haut, la plantation ne risque pas d'être inondée car les tranchées sont bien tracées. Avec les autres personnes qui ont perdu leur plantation, nous avons rapidement compris l'importance de la relocalisation », indique-t-elle.

Des tranchées destinées à aplanir les collines accidentées afin d’éviter les glissements de terrain, et protéger les plants, mais aussi les terres cultivées dans les vallées, explique Jean-Marie Vianney Kagenza, responsable du projet pour le Fonds vert rwandais. « Nous avons construit des terrasses progressives ou tranchées, tous les 50 mètres. Elles ont la capacité de retenir l’eau d’une parcelle à l’autre. Elles réduisent la vitesse de l’eau, protègent le bassin-versant en général, et dans le même temps, minimisent les inondations et érosion des sols vers les zones humides en vallée ».

Pour l’instant, le projet pilote concerne près de 400 producteurs de thé du district. Mais les responsables espèrent qu’il sera développé dans d’autres régions du pays, notamment les plus touchées par les inondations.

►À lire aussi : Rwanda: à Rubavu, les cultures de thé impactées par les inondations

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