Série industrie musicale en Afrique [2/4]: Boomplay, la révolution du streaming
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À la différence de Spotify ou d'Apple Music, Boomplay a décidé de se concentrer sur l'Afrique, ses artistes et ses utilisateurs. Et ça marche visiblement. Car Boomplay se vante désormais d'avoir dépassé les géants pré-cités avec un modèle unique sur le continent.

Pré-installé sur les téléphones du groupe chinois Transion telles que Infinix, Tecno et itel, les plus populaires sur le continent car leur prix est attractif : dès 20 00 francs CFA 30,77 euros). Boomplay, l'application de streaming musical de la société chinoise Transsnet, s'est concentré sur les pays africains à la différence de ses concurrents.
Une stratégie payante. D'après Boomplay, huit ans après son lancement, le streamer a maintenant des bureaux au Nigéria, au Ghana, au Kenya, en Tanzanie. Il continue sa progression avec 95 millions d'utilisateurs mensuels et comptait en décembre 2022 un catalogue de 100 millions de titres
« Nous opérons à l'échelle mondiale, mais nous pensons localement. Cela a été l'une de nos plus grandes réussites. Comprendre ce que les gens écoutent dans leur pays. Il y a tellement de cultures et de sons ! Cela nous aide à adapter l'offre musicale au niveau global, expliqueNatasha Stambuli qui dirige le bureau tanzanien. La numérisation est encore très jeune et le streaming est en pleine croissance en Afrique. Sur le continent, nous sommes en plein dans la révolution numérique et parce qu’il y a un pic dans les musiques africaines, notre secteur est en pleine croissance. »
Boomplay est en plein boom ! Le streamer chinois s'est implanté l'an dernier avec des bureaux à Abidjan. Et il y a déjà trois millions d'utilisateurs ivoiriens d'après Téhui Yacé, le représentant de Boomplay en Côte d'Ivoire. Il est chargé de trouver des artistes ouest-africains francophones, mais aussi des podcasts. Avec un objectif : « Se rapprocher du grand public, car c'est ce qui a marché dans les pays anglophones. Et ça marche, car Boomplay est leader. »
Boomplay à la peine en Afrique francophone
Leader sur le continent devant les géants Apple et Spotify, pour le moment, Boomplay est encore à la peine en Afrique francophone. Alors quel est le problème ? « C'est le prix de la data, affirme le représentant de Boomplay en Côte d'Ivoire. Car quand je vois les résultats en termes de popularité de l'appli, si on avait une data de coût moins élevé, je suis convaincu que les résultats seraient meilleurs. Il y a un autre obstacle non négligeable, précise Téhui Yacé, c'est que la majorité des utilisateurs optent pour la formule freemium, c'est-à-dire, la formule gratuite, mais ce n’est pas le modèle qui rapporte le plus de revenus [celle de l'écoute avec de la publicité, NDLR]. »
Pour autant, le modèle Boomplay permet de lutter contre le piratage musical, car avec la publicité, les artistes du continent peuvent être rémunérés. La plateforme est la seule à mettre autant les indépendants en avant. Exemple avec Dean EA, rappeur ivoirien. Grâce à la diffusion de ses EP, ce musicien autoproduit peut se consacrer désormais à 100% à la musique. « Le plus important, c'était de me donner de la visibilité. Grâce à Boomplay, j'ai pu me hisser dans bon nombre de playlists, ce qui favorise la notoriété d'un artiste », témoigne-t-il.
En un an, une centaine de musiciens ivoiriens ont pu monétiser leurs œuvres grâce au streamer 100% africain.
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