L’uranium du Congo et la naissance de l’ère atomique
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La mémoire du continent vous plonge au cœur de la Seconde Guerre mondiale dont l’apogée sera le largage de deux bombes atomiques sur les villes japonaises de Hiroshima et Nagasaki. Ce que l’on sait moins, c’est que pour fabriquer ces bombes, l’Afrique sera mise à contribution, puisque l’uranium nécessaire à leur production sera extrait de la mine de Shinkolobwe, au Katanga, en République démocratique du Congo. Retour sur la rencontre entre l’histoire de l’atome et l’histoire coloniale.
Avec la participation de l’écrivain congolais Blaise Ndala, auteur de « L’équation avant la nuit » (éd. Lattès).
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Elgas : On voit qu'il existe des sites un peu partout dans le monde. Mais ce qui fait l'unicité de l'uranium du Katanga, c'est sa qualité...
Blaise Ndala : Oui c'est sa grande qualité. Les États-Unis ne sont pas dépourvus totalement d'uranium. Ils en ont, mais en qualité pauvre. Einstein le mentionne d'ailleurs dans une lettre. Il dit que le meilleur uranium, «c'est celui que vous trouverez au Katanga». Donc à partir de là, les Américains se rendent compte qu'il va falloir se rattraper et donc ils recherchent le patron de l'Union minière pour prendre langue avec lui. Et après, ils comprennent qu'en fait, s'ils veulent mener un projet aussi gigantesque que celui-là et rattraper les douze mois de retard qui les séparent du programme que mène Heisenberg, il faut qu'ils aillent à la source, donc qu'ils fassent le déplacement vers le Katanga et qu'ils exploitent directement la mine et fassent revenir ce qu'il faut en tirer aux États-Unis.

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