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L'Afrique du Sud est-elle encore attractive pour les investisseurs?

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En Afrique du Sud, comme chaque année depuis 2018, le gouvernement déploie ses charmes afin d’attirer les investissements locaux et internationaux lors d’une grande conférence. La quatrième du genre s’est déroulée jeudi 24 mars, à Johannesburg. Si la croissance post-Covid a rebondi en 2021, en progression de 4,9%, elle devrait s’établir aux environs de 2% en 2022, et le taux de chômage reste parmi les plus élevés au monde, en touchant près d'un tiers de la population. Le président Cyril Ramaphosa mise donc beaucoup sur les investissements pour résoudre certains maux de l’Afrique du Sud. 

La Banque africaine de développement a promis de plus de 2,5 milliards d’euros d'investissement sur 5 ans en Afrique du Sud.
La Banque africaine de développement a promis de plus de 2,5 milliards d’euros d'investissement sur 5 ans en Afrique du Sud. © CC0 Pixabay/Nattanan Kanchanaprat
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De notre correspondante à Johannesburg,

Le message est matraqué dans la salle de conférence du quartier d’affaires de Sandton : l’Afrique du Sud est « bankable », elle peut vous rapporter de l’argent. 

Car depuis son arrivée au pouvoir, le président Cyril Ramaphosa mise sur l’attrait pour le pays et ses infrastructures, afin de financer sa relance. « Nous n’ignorons pas toutes les difficultés auxquelles notre pays est confronté. Mais nous ne sommes ni définis, ni intimidés par ces difficultés. Nous sommes plutôt concentrés pour les surmonter fermement, avec assurance et une bonne fois pour toutes. »

Des mots qui semblent retenir l’attention du public en costume, puisqu’à la fin de cette avant-dernière conférence, 20 milliards d’euros ont été promis. Victoire pour le président qui atteint désormais 95% de son objectif d’attirer plus de 75 milliards d’euros sur 5 ans. 

« Tout cela diminue beaucoup nos efforts »

Les entreprises françaises ne sont pas en reste, et se sont engagées à hauteur de 3 milliards d’euros. Jean-Claude Lasserre représente Saint-Gobain en Afrique du Sud : « L’Afrique du Sud est effectivement un hub, et donc les sociétés viennent à la fois pour gérer et s’occuper du marché intérieur sud-africain, mais aussi pour exporter dans la sous-région et avoir, par exemple, des centres de recherche et développement basés en Afrique du Sud et qui rayonnent, en fait, sur le reste de l’Afrique. »

Pourtant, tout n’est pas rose et le pays doit aussi continuer à travailler sur certains points, comme le détaille Phumzile Langeni, envoyée spéciale du président en matière d’investissements. « L’environnement pour faire des affaires ... les problèmes de fourniture d’électricité... les performances des entreprises publiques : tout cela diminue beaucoup nos efforts. Et nous attendons avec impatience l’avancée concrète des restructurations et des partenariats avec le secteur privé, auxquels le président fait régulièrement référence. »

L'importance des investissements

Pour l’économiste Isaah Mhlanga, les investissements sont cruciaux même s’ils ne sont certes pas suffisants à eux seuls pour relever le pays. « Les investissements sont le socle de la croissance économique. Sur le moyen terme, une fois que les réformes économiques auront été entièrement mises en œuvre, on pourra avoir des créations d’emplois, ce qui permettra de faire diminuer le chômage, soit le point de départ pour faire baisser les inégalités et la pauvreté. »

Le pays a aussi reçu le soutien de poids de la Banque africaine de développement avec une promesse de plus de 2,5 milliards d’euros sur 5 ans.

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