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Infox: les jeux vidéo sont-ils devenus «woke»?

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Dans Baldur’s Gate 3, on peut incarner tout type de personnage, dans Tell Me Why, un personnage principal trans, dans Alan Wake 2, on joue une héroïne noire et dans Starfield, on peut choisir ses pronoms. Nous abordons cette semaine les représentations qui dérangent dans les jeux vidéo.

Scène tirée du jeu «Alan Wake 2».
Scène tirée du jeu «Alan Wake 2». © Remedy Entertainment
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Le tollé du moment a été révélé par le site Kotaku spécialisé dans l’actualité jeu vidéo qui a enquêté sur une infox selon laquelle, l’entreprise américaine Sweet Baby Inc. encourage les studios de développement à créer des jeux vidéo dits « woke ».

Le terme provient de l’anglais « wake » qui signifie « réveiller » pour décrire un état d’éveil face à l’injustice. On dit qu’une personne est woke lorsqu’elle est consciente des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité raciale.

Selon cette fake news, Sweet Baby Inc. est accusée d’avoir enclenché une propagande woke en ajoutant dans les jeux sur lesquels ils travaillent, des femmes, des héros non blancs ou en promouvant des relations LGBTQIA+. La polémique a commencé à la fin du mois dernier lorsque des consultants de l’entreprise ont découvert un groupe sur la plateforme de jeux vidéo Steam qui était dédié à détecter les jeux sur lesquels Sweet Baby Inc. a travaillé. 

Quand les joueurs s'organisent… pour une fake news

L’objectif du groupe, qui compte plus de 200 000 abonnés, était tout simplement d’encourager les joueurs à boycotter ces jeux. En tant que défenseurs du jeu vidéo, ils se sont donné pour mission d’aider les joueurs à faire un choix conscient des jeux qu’ils consomment. Kotaku s’est aussi infiltré sur le serveur de discussion Discord de ce même groupe et y a retrouvé des images où des joueurs proposent clairement de privilégier les jeux vidéo traditionnels et de rejeter les jeux modernes, incarnés par des personnages féminins aux cheveux colorés, courts ou racisés.

Les conséquences de la création de ce groupe sur Steam ont été désastreuses puisque la colère des joueurs s’est ensuite abattue sur les employés de Sweet Baby Inc. qui ont subi un harcèlement généralisé… Pourtant, accuser Sweet Baby Inc. de wokisme est erroné. Car l’entreprise ne travaille pas sur les thématiques d’inclusion, mais plutôt de narration. Sweet Baby Inc. est une boîte de narrative designers, qui ont pour rôle d’aider les développeurs à écrire et à complexifier les histoires des jeux.

Créer un jeu vidéo woke est plus facile à dire qu'à faire

Cette polémique révèle un problème sociétal plus large, le fait que la diversité dans les jeux vidéo dérange une minorité bruyante qui s’organise pour inverser la tendance, alors que ce même groupe reste majoritairement représenté. En effet, dans les jeux vidéo, 85 % des personnages sont des hommes et 61% sont blancs. Ils peuvent être rassurés, la théorie du grand remplacement vidéoludique n’est pas pour tout de suite.

En effet, il n’existe pas d’agenda woke dans les jeux vidéo, puisqu’il ne suffit pas de vouloir faire des jeux dits woke pour y arriver. Car « ceux qui financent les jeux vidéo ne sont pas des bénévoles, mais des investisseurs qui s’intéressent à leurs profits et jamais à la justice sociale », d’après le développeur Rami Ismail qui s’est exprimé à ce sujet sur X.

Enfin, pour contrebalancer le boycott, pourquoi ne pas jouer aux jeux sur lesquels Sweet Baby Inc. a travaillé ? Vous avez par exemple Spider-Man 2, Usual June, Sable, Suicide Squad, The Crew Motorfest ou encore God of War Ragnarok. Et si vous avez entendu parler d’eux, malgré cette soi-disant propagande woke, c’est qu’ils ont eu du succès ! Comme quoi, il y a une vraie demande de la part des joueurs et joueuses pour accéder à des jeux vidéo plus inclusifs, n’en déplaise aux détracteurs.

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