Questions d'environnement

Conférence à Vancouver: TotalEnergies et les défenseurs de l’environnement d’Afrique du Sud

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Comment passer de 8% d'aires marines protégées à 30% en moins de 10 ans ? Cette question centrale est au cœur d'un forum mondial qui débute ce week-end au Canada pour sauver les écosystèmes marins confrontés à la surpêche, à la pollution et au changement climatique.

Vue de Vancouver au Canada.
Vue de Vancouver au Canada. © Wikimedia.org
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Objectif : passer de 8% d'aires marines protégées à 30%, en sept ans. Un pari fou, mais nécessaire pour sauver les écosystèmes marins confrontés à la surpêche, à la pollution et au changement climatique. « Tout d’abord, pour prendre soin de tout ce que l’océan nous apporte, comme la séquestration du carbone, qui est un élément majeur. Mais c’est une question d’assurance aussi, si on pense économie - c’est un investissement viable et rentable d’une partie de l’océan, »  explique le professeur Rashid Sumaila, un océanographe de l’Université de British Columbia. « Il faut aussi protéger les poissons, en protégeant les frontières, on protège les zones de pêche. Donc il y a beaucoup de travail devant nous, les gouvernements vont signer, mais oublierons, à moins qu’on s’assure NOUS qu’ils aillent jusqu’au bout, jusqu’à réussir à mettre tout ça en place. » 

Il s’agit donc de préserver les espèces animales (poissons, cétacés, coraux...) et la flore présente dans ces milieux fragiles et riches de toute cette biodiversité

On le sait, le réchauffement climatique menace les glaciers tout autour de la planète... mais ce qu’on sait moins, c'est l’ampleur du risque en haute montagne.

Autre conséquence qu'on lit cette semaine dans la revue Nature : la fonte des glaciers de montagnes forme des lacs en altitude qui peuvent, s'ils se remplissent trop, se déverser violemment. De véritables raz de marées. Et ce sont plus de 15 millions de personnes qui sont menacées, principalement dans 4 pays : l'Inde, le Pakistan, le Pérou et la Chine. Un risque qui va s'amplifier : de plus en plus de personnes vivent en aval de ces lacs, de plus en plus en péril. 

On a beaucoup parlé de TotalEnergies cette semaine pour ses résultats mirobolants : 19 milliards d’euros de bénéfices. Alors que dans le même temps, une délégation de défenseurs de l’environnement d’Afrique du Sud était à Bruxelles pour dénoncer les activités du groupe.

Ils sont venus plaider l’arrêt des projets pétroliers et gaziers sur la côte sud-africaine. Car TotalEnergies a demandé une licence pour deux nouveaux blocs gaziers. Mais pour les pêcheurs artisanaux, les impacts du changement climatique se ressentent déjà sur les bancs de poissons. Et avec la multiplication de ces projets, il s’inquiète de savoir si ses enfants pourront vivre de la pêche artisanale. « J’ai très peur de cela, » dit Christian Adams, pêcheur artisanal dans la baie de Sainte-Hélène sur la côte Ouest, « en réalité, je commence déjà à leur dire que d’ici à ce qu’ils soient adultes, ils ne pourront sans doute pas devenir pêcheurs. J’essaie de les convaincre de se diriger vers un autre type de métier, mais ils ne veulent pas. La seule chose qu’ils veulent, c'est d’avoir cette connexion avec l’océan et de continuer à subvenir aux besoins de notre famille tout comme le ferait une longue lignée de docteurs ou d’avocats. Ma famille pratique la pêche depuis des décennies et maintenant l’amplification de la crise climatique à cause d’entreprises comme Total ou de gouvernements comme celui d’Afrique du Sud fait que ma pratique de la pêche, mon métier touchent peut-être à sa fin avec ma génération. »    

Actu brûlante en France en ce moment : la mobilisation contre la réforme des retraites. Savez-vous pourquoi travailler plus longtemps est mauvais pour l’environnement ? 

Tous les Français qui cotisent pour une retraite complémentaire vont devoir cotiser plus longtemps, et tout cet argent est utilisé par les banques, les assureurs, c’est-à-dire tous ceux qui soutiennent le développement des énergies fossiles, et donc l’aggravation du dérèglement climatique. L’ONG Reclaim finance a fait les calculs. En plus des principaux acteurs de la gestion des fonds d’épargne retraite en France, les géants américains encore moins scrupuleux comme Blackrock pourraient saisir les nouveaux débouchés qui leur sont offerts, selon l’ONG. 

Conclusion… Travaillez moins pour sauver le climat !

En Australie, alors que l’ancien PM Tony Abbott rejoint une ONG climatosceptique, changement de cap pour le nouveau gouvernement prend des décisions historiques. 

Le gouvernement australien a bloqué un projet de mine de charbon qui menaçait la Grande Barrière de corail, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. “Des risques irréversibles, des impacts environnementaux trop importants” pour la ministre de l'Environnement Tanya Plibersek qui s’est opposée au projet

Jusqu'à 18 millions de tonnes de charbon auraient été extraites chaque année de ce site. L'Australie, l'un des plus gros exportateurs mondiaux de charbon, s'est engagée à réduire d'ici à 2030 ses émissions de carbone de 43% par rapport aux niveaux de 2005, avec, pour objectif d'atteindre d'ici à 2050 zéro émission.

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