Questions d'environnement

Le défi des microplastiques qui nous envahissent

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Comment faire face au défi mondial des microplastiques ? Ces fines particules de plastique que l’on trouve partout : l’air, les océans, la terre, certains aliments et les écosystèmes d’eau douce.

Une partie des microplastiques provient de la fragmentation des macrodéchets de plastiques.
Une partie des microplastiques provient de la fragmentation des macrodéchets de plastiques. © Wikimedia Commons
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Nous ingérons chaque semaine l’équivalent du poids d’une carte de crédit en microplastique. Ces derniers sont relâchés par les produits du quotidien : les vêtements synthétiques, les frottements des pneus sur la route, etc. Une thématique au cœur, cette semaine, de trois jours de conférence à l’Unesco à Paris, et qui doit aboutir à la rédaction d’une contribution pour le traité sur les plastiques aux Nations unies dont l’adoption est attendue pour 2024. Le principe en a été adopté il y a un an à Nairobi. 

 « L'idée, ce serait d'avoir un traité qui soit contraignant, explique Bruno Tassin, professeur d’hydrologie urbaine à l’École des Ponts ParisTech, directeur de recherche au ministère de la Transition écologique et solidaire. Le point derrière ça, c'est de ne pas se limiter à quelque chose qui toucherait l'environnement, que ce soit les océans, que ce soit les eaux douces ou que ce soit les milieux terrestres. On est sur une pollution qui est complètement diverses disséminées partout à l'échelle mondiale. »

 

À écouter aussi : Plastique: ça déborde !

D’où l’importance selon ce spécialiste d’avoir une approche globale « qui inclut l'environnement, mais qui inclut aussi la production, la responsabilité des producteurs et puis qui oblige à envisager d'une part le recyclage, mais aussi la diminution des usages, mais encore la réutilisation à plusieurs reprises des produits. Ce serait évidemment quelque chose. »

L’une des difficultés du secteur du plastique est la multiplicité de cette matière. Contrairement au CO² ou au méthane par exemple dont on connait la formule exacte, il existe une multitude de plastiques ainsi que des additifs utilisés pour leur fabrication. Une composition pas toujours dévoilée par les producteurs de plastiques, ce que regrette Bruno Tassin. « Moi, mon espoir à moyen terme, c'est qu’il y ait beaucoup plus de transparence au niveau des industriels sur leur pratique », ajoute-t-il. Car leurs conséquences sur l’environnement et notre santé ne sont pas encore bien connus. Autre espoir pour Bruno Tassin, qu’il y ait « beaucoup de moyens au niveau des scientifiques pour mieux justement connaître déjà ces plastiques qu'on va trouver dans l'environnement et puis quelles seront leurs dynamiques à différentes échelles, qu'il s'agisse de petites échelles comme des milieux urbains par exemple jusqu'à une échelle planétaire. » 

À lire aussi :Manifestations en France contre la pollution aux billes de plastique sur la côte Atlantique

Les énergies coûtent plus cher en Europe

Le coût de la dette dans des projets d’extraction fossiles est plus important, aujourd’hui en Europe, que dans les énergies renouvelables, souligne un rapport d’un groupe d’étude de l’université d’Oxford. En tête des investissements les plus onéreux : le charbon. Le coût de sa dette était évalué à près de 8% en 2021, il s’élève aujourd’hui à plus de 18%. Suivent : le pétrole et le gaz. Ainsi, investir dans les énergies renouvelables est perçu comme moins risqué, particulièrement en Europe. Différents facteurs l’expliquent : la guerre en Ukraine, mais également les politiques volontaristes de l’UE pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris...

Le Danemark enfouit du CO² importé de l’étranger, une première au monde

Le Royaume a inauguré mercredi un site de stockage de dioxyde de carbone situé à 1800 mètres sous la mer du Nord. Ce cimetière de carbone est un ancien gisement de pétrole. Le projet Greensand n'est encore qu'en phase pilote mais à horizon 2030, jusqu'à 8 millions de tonnes de CO2 par an pourraient y être stockées, l'équivalent d'1,5% des émissions françaises. Cependant, le captage et stockage de carbone s’il est jugé nécessaire par le GIEC et l’Agence Internationale de l’Énergie, est cependant loin d’être la solution miracle. Le processus nécessite beaucoup d'énergie et émet lui-même du CO2.

Plus 10 degrés au Groenland

La hausse des températures est ressentie jusqu’au Groenland. Elles ont atteint des niveaux records en début de semaine, jusqu’à 10 degrés au-dessus de la normale saisonnière. Elle fait craindre une accélération de la fonte des glaces cet été. Les calottes du Groenland ont déjà perdu plus de 230 milliards de tonnes par an ces 20 dernières années. Une quantité de glace énorme qui participe à la montée des eaux.

Des feux qui dégradent la couche d’ozone

Une hausse des températures qui favorise également la multiplication des feux de forêt, qui dans certains cas peuvent des conséquences sur notre environnement, révèle Nature.

Une étude sur les grands incendies de forêts en Australie il y a trois ans, montre qu’ils ont impacté la couche d’ozone. La libération lors de ces grands feux de produits chimiques, combinés à des molécules contenues dans la stratosphère, des molécules de chlore – un héritage des aérosols et produits utilisés dans les frigidaires interdits depuis 1987. Cette combinaison a provoqué une réaction chimique causant des dégâts sur la couche d’ozone. Or cette couche d’ozone est primordiale pour la vie sur notre planète. Située au-dessus de la surface de la Terre elle nous protège en filtrant les rayons ultraviolets nocifs du soleil.

À lire aussi : en Australie, les feux de brousse sont de retour après trois années de répit

La culture se met au vert

Déjà des opéras lyriques se sont emparés des thématiques sur l’environnement et sont conçus de manière à réduire leur empreinte écologique : costumes trouvés dans des friperies, décors réutilisables et créés en limitant les déchets. C’est le cas de Climat qui se joue actuellement à l’opéra de Montpellier.

Et la transition écologique de la culture commence également à se voir dans le cinéma : à partir de la fin du mois de mars, les films et documentaires qui déposeront une demande de subvention au CNC, le Centre national du cinéma qui gère l’aide financière au cinéma en France, devront fournir un bilan carbone. Et à partir du 1er janvier 2024, ce bilan sera obligatoire pour recevoir des aides. Pas d’obligation de réduction de l’empreinte carbone pour l’instant. Il s’agit avant tout d’estimer les émissions de CO2 de chaque production pour sensibiliser les professionnels du cinéma.

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