En ce début 2024, la Chine rétablit ses taxes à l'importation sur le charbon. Une mesure qui pourrait porter préjudice au charbon russe, qui avait multiplié ses parts de marché depuis un an et demi.

Pour garantir son approvisionnement suite au déclenchement de la guerre en Ukraine, la Chine a supprimé il y a un an et demi les taxes à l'importation de charbon. Une mesure qui s'est révélée efficace et qui a facilité l'entrée du minerai dans le pays : sous réserve des derniers chiffres de décembre, les importations chinoises pourraient avoir atteint un niveau record de 450 millions de tonnes en 2023, selon l'Agence internationale de l'énergie, soit 100 millions de tonnes de plus que le précédent record il y a dix ans.
Rétablissement des taxes à l’importation
Mais depuis, le stress chinois est retombé. La production nationale a atteint en 2023 un niveau historique et la croissance du pays a été moins forte que prévu. Pékin a donc changé son fusil d'épaule et a décidé de taxer à nouveau l'entrée du charbon sur son sol. L'objectif pour Pékin est de protéger son industrie minière, qui doit déjà se préparer à une baisse d'activité inéluctable, puisque la tendance mondiale est à l'abandon progressif des énergies fossiles.
À compter du 1er janvier 2024, l'Afrique du Sud, la Mongolie, les États-Unis ou encore la Russie doivent payer une taxe de 3 à 6% selon le type de charbon exporté vers la Chine. Pour les pays qui ne bénéficient pas de mesures préférentielles, le taux est de 20%.
Concurrence accrue pour la Russie
Cette décision protectionniste pourrait porter préjudice à la Russie, devenue deuxième fournisseur de la Chine et qui ambitionne d'exporter 100 millions de tonnes par an vers l'Empire du Milieu. Un objectif qui pourrait être atteint plus tôt que prévu, dès 2023.
S'ils veulent continuer à profiter de l'immense marché chinois, les exportateurs russes vont devoir composer avec la nouvelle fiscalité qui leur est imposée et baisser leur prix. D'autant que le charbon russe fait face à la concurrence des charbons australiens et indonésiens, qui ont l'avantage d'être exemptés de droit de douane en vertu d'accords de libre-échange.
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