Le 12 décembre 2015, 195 pays et l’Union Européenne signaient l’Accord de Paris pour le Climat, avec l’objectif de diminuer rapidement les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour limiter l’augmentation de la température à 1,5° à la fin du siècle. 5 ans plus tard, la France est-elle sur la bonne voie ?
COP 21 à Paris, de longues palabres finissent bien
Pendant 15 jours, au mois de décembre 2015, la France a reçu les délégations des 195 pays et de l’Union Européenne pour tenter de mettre en place un accord sur le climat destiné à succéder au Protocole de Kyoto, échu depuis 2012.
Sur le site du Bourget, à quelques kilomètres de Paris, ce fut 15 jours d’âpres négociations : le climat se réchauffait et le pays hôte de la 21ème conférence sur le climat de l’ONU entendait bien marquer l’Histoire avec un nouvel accord visant à limiter ce réchauffement.
Le président de la COP21, Laurent Fabius, a finalement conclu la conférence et la signature de l’Accord d’un coup de marteau à la tribune : « C’est un petit marteau mais il peut faire de grandes choses ».
L’accord de Paris a fixé à l’Union Européenne et aux 184 pays qui l’ont ratifié, l’objectif de limiter la hausse de la température globale à 1,5° en 2100 par rapport aux niveaux préindustriels.
En France, 5 ans plus tard
« Depuis 2015, le monde et la France ont changé. Depuis 2015, les préoccupations climatiques sont maintenant au cœur de nos cités », affirme Barbara Pompili, ministre de l’Écologie.
En 5 ans, la France s’est dotée de lois spécifiques et d’un Haut Conseil pour le Climat, qui analyse la politique climatique et émet des avis.
Pourtant, en 2019, en France, le premier rapport du HCC n’est pas bon. Les émissions françaises de CO2 baissent d’environ 1% par an. Mais pour atteindre les objectifs de -40% d’émissions en 2030 et la neutralité carbone en 2050 (engagement de la France) - c’est-à-dire un équilibre entre les émissions de gaz carbonique dues à l’Humanité et leur retrait de l’atmosphère (zéro émission nette) : « Les transports et le bâtiment sont les secteurs les plus émetteurs (…) il faudrait aller 2 ou 3 fois plus vite », dit sa présidente, Corinne Le Quéré.
Parallèlement, la société civile s’organise. Le Réseau Action Climat milite et informe sans répit, et avec l’Affaire du Siècle, des ONG, qui se sont regroupées, attaquent l’État en justice pour inaction climatique.
Climat et désobéissance civile
Conscientes qu’il va falloir accélérer le processus si l’on veut limiter le réchauffement, des ONG comme Action Non Violente Cop21, sont passées à la désobéissance civile : Occupations pacifiques de banques, marches pour le climat, et même, décrochages de portraits du président Macron dans les mairies.
Pauline Boyer, d’Action Non Violente COP 21: « on a tout essayé, les marches, les pétitions… ça ne suffit pas, on ne nous écoute pas. Alors les décrochages de portraits ça permet de pointer le doigt sur situation qui passerait inaperçu si on ne le faisait pas ».
Plusieurs décrocheurs et décrocheuses de portraits du président Macron dans les mairies ont été traduits en justice. Ils risquent jusqu’à 75.000 € d’amende et de la prison. Mais les procès, encore en cours, leur offrent une tribune médiatique.
La Convention s’inquiète
En 2019, après le fiasco de la Taxe Carbone qui avait poussé les «Gilets Jaunes» dans la rue, le gouvernement Macron a mis en place la Convention Citoyenne pour le Climat : 150 citoyens tirés au sort auront pour mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, dans un esprit de justice sociale.
Après la remise de 149 propositions au président Macron en juin 2020, celui-ci s’est engagé à en transmettre 146 « sans filtre », au Parlement et à l’administration. Depuis, les membres de la Convention voient leurs mesures se diluer dans la politique à l’occasion de la crise sanitaire. À la question : Avez-vous été associés à la réflexion sur la prochaine loi climat ? Sylvain Burquier, membre de la CCC avoue : « C’est un piège d’être associé, car on ne peut pas négocier. Le « sans filtre » est très filtré, c’est un fonctionnement pervers ».
Avancer tous ensemble… plus fort et plus vite
Le 19 novembre 2020, suite à un recours auprès du Conseil d’État, de la commune de Grande Synthe (Nord), qui s’estime menacée par la montée de la mer et demande des mesures de protection, la plus haute juridiction a donné 3 mois au gouvernement pour démontrer qu’il agit pour infléchir la courbe des émissions vers les objectifs de - 40 % d’ici 2030.
Mais à ceux qui disent que le gouvernement Macron n’en fait pas assez pour le climat, Barbara Pompili répond : « Je leur dis que plus on avance ensemble, mieux c’est, et que chacun à sa place doit avancer. Je suis la première à ne jamais être satisfaite de ce que l’on fait, parce qu’il faut aller encore plus vite ».
Des liens :
Le Haut Conseil pour le Climat
Ministère de la transition écologique
Les ONG et mouvements :
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