Journal d'Haïti et des Amériques

Haïti: «Il y a un refus des autorités de rendre justice à mon mari» (4/5)

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Il y a un an, jour pour jour, le 7 juillet 2021, le président haïtien Jovenel Moïse était assassiné dans sa résidence privée. Toute cette semaine, à l’occasion du premier anniversaire, nous revenons chaque jour sur un aspect particulier de ce crime et ses conséquences. Aujourd’hui, entretien avec son épouse, l’ex-Première dame, Martine Moïse, présente au moment des faits. Elle revient pour RFI sur le meurtre, l’enquête et la situation sécuritaire et politique en Haïti.

Le président haïtien Jovenel Moïse aux côtés de son épouse, Martine Moïse, pour la commémoration du dixième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010.
Le président haïtien Jovenel Moïse aux côtés de son épouse, Martine Moïse, pour la commémoration du dixième anniversaire du séisme du 12 janvier 2010. © REUTERS - Andres Martinez Casares
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« L’assassinat de mon mari, la tentative d’assassinat sur moi : les séquelles sont et seront, je pense, permanentes », résume Martine Moïse, dont la parole s’est faire rare depuis le 7 juillet 2021. Un an après l'assassinat de Jovenel Moïse, les commanditaires et le motif du crime restent inconnus. 73 personnes sont visées par l'enquête judiciaire, 43 d'entre elles ont été inculpées. Si l'on sait aujourd'hui que l'assassinat a été planifié en grande partie à l'extérieur d'Haïti, l'instruction du dossier à Port-au-Prince n'avance pas. « Le simple fait que les juges soient obligés à chaque fois de se démettre du dossier traduit un malaise et un refus des autorités en place de donner justice au président », estime l’ex-Première dame qui ne désespère pas pour autant qu’un jour la lumière soit faite. « Je pense qu’un jour – j’espère ne pas devoir attendre 35 ou 40 ans – Jovenel Moïse obtiendra justice », résume-t-elle. Interrogée sur la situation sécuritaire qui n’a cessé de se dégrader en un an (l’ONU a chiffré à 200 au moins le nombre d’enlèvements rien qu’au mois de mai 2022) et sur l’absence de transition politique à la suite de l’assassinat, Martine Moise lance un appel : « Résolvons nos problèmes pour qu’entre Haïtiens nous puissions vivre chez nous, en Haïti, et que nous cessions d’être des nomades. Mon avenir est chez moi, en Haïti ».

Un entretien à retrouver dans sa version écrite ici.

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