Contrairement aux prédictions des sondages, le second tour opposera en août 2023 l’ancienne Première dame Sandra Torres à Bernardo Arevalo, qui ont obtenu respectivement 15,7% des voix et 11,8%. Si Sandra Torres se voit déjà première présidente de l’histoire de son pays, son rival se montre prudent, « nous sommes mesurés, nous sommes reconnaissants de la confiance qui nous a été accordée, nous espérons qu’elle sera maintenue. »

Bernardo Arevalo a surtout mobilisé dans la capitale, explique Thierry Maire, doctorant au centre Maurice Halbwachs, et même si le candidat manque d’assise locale, il pourrait bénéficier du report de voix de la part de Thelma Cabrera, la leader indigène « écartée par le tribunal suprême électoral, sans doute dans une manœuvre politique pour éliminer une candidate qui dérangeait. Elle n’aurait pas grande difficulté à mobiliser sa base en faveur d’Arevalo en termes d’idéologie politique, de positionnement, de propositions. » Sa vice-présidente pourrait également permettre à Arevalo d’attirer des voix féminines, « ce qui n’est pas négligeable car les femmes représentent 54% du corps électoral », précise Thierry Maire.
Aucun candidat ne parvient à dépasser 15% des voix, confirmant « l’atomisation croissante des partis politiques », analyse le chercheur en précisant que certains glissements politiques se sont produits récemment. Selon lui, on ne peut plus qualifier Sandra Torres de sociale-démocrate aujourd’hui. La candidate, arrivée en tête, s’est « droitisée, selon lui, son vice-président est un pasteur évangélique ce qui n’incline pas à un excès d’optimisme en termes de législation progressiste. » Thierry Maire nuance enfin « l’éparpillement politique » en précisant que le parti conservateur Vamos du président sortant est loin d’être repoussé dans les méandres de la vie politique guatémaltèque puisqu’il arrive en tête aux législatives.
Haïti face à une misère grandissante et une économie à genoux
Au lendemain du sommet dit pour un nouveau pacte financier mondial, l’économiste Etzer Emile se désole de constater toujours les mêmes réactions de la communauté internationale, « on ne réfléchit pas à des solutions innovantes ou impactantes dans la manière d’intervenir après les catastrophes naturelles ou concernant la crise alimentaire. Je pense qu’il y a une façon paresseuse de regarder Haïti. » Une crise aggravée par l’insécurité, les gangs qui contrôlent le département de l’Artibonite « empêchent la production ainsi que le transport des produits ou des intrants agricoles, explique Etzer Emile, c’est la même chose pour le Sud qui représente près de 40% de la production agricole. » La situation économique catastrophique d’Haïti aggrave encore la situation : le pays n’attire plus d’investisseurs étrangers et ne crée plus d’emplois, « pour cela, analyse l’économiste haïtien, il faut un environnement des affaires attractif : de la sécurité, une stabilité politique, des infrastructures de base comme l’électricité… nous n’avons pas ces conditions. »
► À écouter aussi : «Haïti: La misère s'accélère de manière exponentielle».
Le journal de la 1ère
Un symposium caribéen et amazonien sur les matériaux durables s’est ouvert ce lundi matin (26 juin 2023) en Guadeloupe.
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