Des quartiers entiers de la capitale haïtienne, Port-au-Prince, sont désormais contrôlés par les gangs. Leur mainmise se renforce chaque jour un peu plus dans la ville, mais aussi dans d’autres départements comme le centre et l’Artibonite.
« Les bandits ont envahi mon quartier, Bon Repos, le 28 septembre. Ma mère, mon père et moi avons été forcés de quitter notre maison pour fuir vers des quartiers plus calmes de Port-au-Prince ». Dans son témoignage, cette Haïtienne qui préfère rester anonyme, raconte l’arrivée du gang de Canaan dans son quartier, au nord de la capitale. Des milliers de personnes ont quitté leur habitation, pour échapper à la violence de ces gangs qui tuent, violent, pillent la population. Ceux qui le peuvent laissent tout derrière eux, comme cette Haïtienne réfugiée à Jacmel, sur la côte sud : « Je me sens plus en sécurité, ici, parce que je n’entends plus de tirs. Je suis couturière. Dans la fuite, je n’ai pas pu emporter mes outils, ce qui m’aurait permis de travailler ici. »
De nombreux Haïtiens sont hébergés par de la famille qui elle-même a peu de place, peu de moyens pour accueillir ces déplacés internes. « On considère que sur les 150 000 déplacés internes, la moitié est en famille d’accueil, avec des tensions grandissantes car les ressources manquent pour ces familles d’accueil », explique Philippe Branchat, chef de mission de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations en Haïti, interrogé par Stefanie Schüler. Aujourd’hui, les principaux besoins de ces déplacés sont « la nourriture, la protection. Mais aujourd’hui notre plus grand crainte est la suspicion que constituent ces déplacés vis-à-vis des familles-hôtes. Tout ce qui vient de Port-au-Prince est vu comme une menace potentielle. Donc, on se retrouve avec des réflexes de repli », s’inquiète Philippe Branchat qui s’attend à une situation encore difficile dans les prochains mois.
Le journal de la 1ère
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