L'art de raconter le monde

Jacques Ferrandez met en scène les dess(e)ins orientaux de Bonaparte

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En suivant le peintre et musicien niçois Théodore Lascaris, Jacques Ferrandez raconte, dans un diptyque de BD tout en aquarelles, les visées orientales de Napoléon Bonaparte. Premier volet : la campagne d’Egypte.

Tout l’album a été mis en couleurs à l’aquarelle, comme dans ses célèbres Carnets d’Orient.
Tout l’album a été mis en couleurs à l’aquarelle, comme dans ses célèbres Carnets d’Orient. © Jacques Ferrandez/Éditions Daniel Maghen
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Au cœur du Vieux-Nice, le palais Lascaris, ancienne demeure aristocratique de style baroque génois, abrite aujourd’hui un musée des instruments de musique anciens. Si les Niçois connaissent l’endroit qui figure en bonne place dans les guides touristiques, beaucoup ignorent sans doute la destinée de cette grande famille. Raison de plus pour se plonger dans Orients perdus le diptyque que publie un Niçois passionné d’Histoire, de Méditerranée et d’Orient : Jacques Ferrandez.

Comme dans ses célèbres Carnets d’Orient, c’est aux couleurs de l’aquarelle que l’auteur signe cette biographie romancée de Théodore Lascaris, peintre, architecte et musicien devenu en 1798 aventurier dans le sillage de la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte, puis espion au service de la France.

Ce premier tome, sous-titré « Nice, Malte, l’Egypte » commence en septembre 1792. À ce moment-là, la ville n’est pas française. Elle appartient au Royaume de Piémont-Sardaigne, et accueille les émigrés, ces Français hostiles à la Révolution française. Lorsque, à la fin du mois, les troupes révolutionnaires du général Danselme prennent la ville à la fin du mois, Lascaris prend la poudre d’escampette. Après un bref détour par Vintimille, il embarque pour l’île de Malte, sur les traces de son grand-oncle, qui fut grand-maître de l’Ordre de Malte au XVIIè siècle.

Cette escale maltaise est l’occasion, pour Jacques Ferrandez, de représenter la citadelle et la somptueuse cathédrale - trésor de ce « rocher » riche de l’histoire des chevaliers de l’Ordre-. Mais la quiétude des Maltais sera vite troublée : le 18 juin 1798, après 8 jours de siège, la flotte de Bonaparte s’empare de l’île, avant de reprendre la mer dix jours plus tard en direction de l’Egypte. Sur sa flottille de 300 navires, le jeune général emmène avec lui des marins et des militaires, mais aussi des savants et des artistes. Parmi ces derniers, Lascaris, qui se joint à cette expédition dont il comprend très vite que la destination n’est autre que l’Egypte.

Le 2 juillet 1798, les Français débarquent à Alexandrie. Pour dessiner cette partie de l’album, Jacques Ferrandez s’est inspiré des images rapportées par les savants et les artistes. Il représente sur des grandes planches d’une ou deux pages les grandes batailles, comme celle des Pyramides ou celle d’Aboukir, mais partage surtout avec ses lecteurs le regard de l’expédition sur les Mamelouks, sur l’Islam et sur les richesses de la civilisation égyptienne.

Jacques Ferrandez travaille actuellement sur le deuxième tome du diptyque qui emmènera Lascaris dans les immenses déserts de Syrie, de Mésopotamie et d’Arabie. Et son destin d’espion rappellera encore plus au lecteur le destin d’un autre personnage mondialement connu : Lawrence d’Arabie.

Orients perdus, Jacques Ferrandez (éditions Daniel Maghen). Exposition à découvrir à Nice, au Palais Lascaris, jusqu’au 12 janvier 2026.

Peintre, musicien, bientôt architecte, Théodore Lascaris est un esthète avide de voyages et d’aventure.
Peintre, musicien, bientôt architecte, Théodore Lascaris est un esthète avide de voyages et d’aventure. © Jacques Ferrandez/Éditions Daniel Maghen
Comme son héros, Jacques Ferrandez est Niçois.
Comme son héros, Jacques Ferrandez est Niçois. © DR

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