La Une de la presse cette semaine à Kinshasa

À la Une: Tshisekedi frôle le pire à bord de son avion

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Le journaliste Pascal Mulegwa dans les studios de RFI à Paris, le 17/12/2024.
Le journaliste Pascal Mulegwa dans les studios de RFI à Paris, le 17/12/2024. © RFI/Anthony Ravera
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Ouvrons cette revue avec ce titre dans Econews : « Nuit de terreur à N’Djili : l’avion présidentiel frôle la catastrophe ». La République démocratique du Congo a vécu une nuit d’angoisse dans la nuit du 10 au 11 septembre. L’avion transportant le président Félix Tshisekedi a été contraint de retarder son atterrissage à l’aéroport de N’Djili, plongé dans le noir total suite à une panne de courant électrique et à la défaillance de son groupe électrogène de secours. Un incident qualifié de « négligence » aux conséquences potentiellement dramatiques, qui a déjà entraîné une cascade de suspensions et d’arrestations. D’après le trihebdomadaire, le drame a commencé à se jouer aux alentours de 23h30, alors que l’appareil présidentiel amorçait sa procédure d’approche. Brutalement, la tour de contrôle de N’Djili a perdu l’ensemble de ses alimentations électriques. Les systèmes de balisage lumineux de la piste se sont éteints, les radars se sont tus, et les communications avec l’avion présidentiel ont été interrompues, plongeant l’aéroport dans un silence radio angoissant. Pendant de longues minutes, le pilote de l’appareil présidentiel s’est retrouvé dans une situation critique.

Le trihebdomadaire Ouragan ajoute que « face à la gravité de cet incident, le directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA), Léonard Mbaki, a suspendu le commandant de l’aéroport, le temps que les enquêtes en cours déterminent les responsabilités ». Si la présidence a rapidement assuré qu’à aucun moment l’avion n’avait été en danger, plusieurs agents de la RVA ont néanmoins été arrêtés pour « négligence grave » et placés à la disposition des enquêteurs.  D’après Ouragan, « cet épisode, survenu à l’une des plateformes aéroportuaires les plus stratégiques du pays, démontre une nouvelle fois, les défaillances techniques et organisationnelles qui affectent la sécurité aéronautique de la RDC ».

Massacre au Nord-Kivu, trop de morts, trop de condamnations, aucune action

C'est à la Une du Potentiel. Plus de 84 civils ont péri en l’espace de deux jours dans les territoires de Lubero et de Beni, au Nord-Kivu, victimes de nouvelles attaques attribuées aux ADF. Une fois encore, les réactions des grandes institutions se sont limitées à de simples condamnations, constate le quotidien kinois. Il estime que l’ONU, l’Union africaine et même le gouvernement congolais répètent « un verbe qui, à force d’être martelé sans effet, sonne désormais comme une insulte aux oreilles d’une population meurtrie ».

Le quotidien Forum des As, estime que ce qui choque plus d’une âme sensible est l’attitude des Congolais du reste du pays, vis-à-vis de ces massacres à répétition de leurs compatriotes de l’est et du nord-est. Le tabloïd pointe un « comportement nonchalant, comme si ces carnages humains étaient un simple fait divers ». À Kinshasa, par exemple, lit-on, « les gens continuent à vivre comme si rien ne s’était passé. Cependant, d’aucuns pensent que les autorités du pays devraient aller bien au-delà d’un simple communiqué, avec des messages de condoléances aux familles des victimes ».

Les élus plus préoccupés par la politique que le vécu des populations

C’est à retrouver dans Le Nouvel Observateur. Le bihebdomadaire rapporte que la tension est perceptible au sénat et à l’Assemblée nationale. Sama Lukonde et Vital Kamerhe, les speakers de deux chambres législatives, sont visés par une motion de défiance, initiée non pas par les élus de l'opposition mais bien par ceux de l'Union sacrée pour la nation (USN).  Et de commenter : « Alors que la méga plateforme présidentielle sort fraîchement d'un congrès dont on a dit qu'il a resserré les liens entre sociétaires, contre toute attente l'édifice s'est fissuré quelques jours seulement après la fin des assises ». Le journal parle d’un « spectacle indigeste » qui prouve « l'incohérence des acteurs politiques congolais, semblables à une mare des caïmans ». « Ils s'occupent plus de combines politiciennes que du vécu quotidien des populations ». 

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