La cuisine : acte de liberté, rempart des civilisations
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Civilisation ou chaos, cuisine ou barbarie, n’allez pas croire que la cuisine se prend au sérieux et se donne de l’importance : elle l’est. Outre le fait de se nourrir, élémentaire et vitale, la manière dont nous nous nourrissons des êtres pensants, de culture, d’histoire et de récits, d’épopée. La cuisine accompagnait la construction des civilisations avant même la découverte du feu, épisode fondamental de l’humanité, en cuisine comme dans l’histoire.

Dans les casseroles se mijotent nos singularités, les paysages, la mer lorsqu’elle est proche, la montagne, les traditions héritées depuis des générations. Il suffit de quelques kilomètres pour humer un ailleurs, pour résister à la monotonie et à la standardisation. Du pain, de la tomate et de l’ail le matin sur du pain et je sais d’où tu viens. Une sauce gombo au petit qui ne boit plus que du lait et je sais d’où tu viens.
Un atout à la portée de tous
À l’heure de la standardisation, de plats préparés, de l’uniformisation, la cheffe catalane Maria Nicolau est partie en croisade, interpelle, bouscule : il est urgent de redonner du sens à l’acte de cuisiner. Urgent de se réapproprier cet édifice de nos libertés, qui – si l’on y pense – est à la portée de tous, y compris un enfant : de l’eau, des pommes de terre et 30 minutes de cuisson. Égouttez, c’est prêt. Connaissez-vous des actes de liberté et de résistance aussi efficaces, simples et accessibles ? La cuisine maison pour identité et atout maître.
Un pouvoir inaliénable
La faim est mère de la science, et les humains l’ont vite saisi, et se sont employés à résoudre l’équation. L’application et l’expertise ont pris des siècles de pratiques, de calcul, de chimie, d’expérience, de théories économiques, d’économie, d’inventions. Les fruits de ce travail ont apporté à l’homme un pouvoir inégalable, dont qu’il choisit aujourd’hui – repu, et gâté – de se passer.
Cuisine ou barbarie ? Un guide révolutionnaire pour rendre au peuple ce qui lui appartient : le bonheur et la liberté de cuisiner et de manger.
Avec la cheffe catalane Maria Nicolau, autrice de Cuisine ou Barbarie paru en français aux éditions Arpa. Franc, drôle, émouvant, terriblement juste, ce livre est à mettre entre toutes les mains !
Nos grandes mères ont passé toute leur vie à cuisiner, elles ont fait ce qu’elles pouvaient avec ce qu’elles avaient. Elles nous ont sauvés de la faim ! Et là maintenant, à la télévision, les chefs professionnels donnent des recettes et affirment : "C'est ça la vraie cuisine !" Et là, on a des générations, des milliards de femmes ayant donné toute leur vie à la cuisine qui pensent qu’elles ne font pas assez bien ! Quand j’y pense, j’ai tellement honte. Je pense qu’on a folklorisé tout ça. On a dit : "Les grands-mères font de la bonne cuisine, mais c’est juste de la cuisine du quotidien, et elle est bonne parce qu’elles la font avec amour." Non ! Elles y mettent de la technique ! Les grands-mères supportaient une vraie pression. Dans ce métier qu’est la cuisine domestique, si tu ne cuisines pas bien, si tu ne sais pas gérer un budget, tu n’arrives pas à terminer le moi et à nourrir tes enfants. Il y a de la science là-dedans ! Même si elles n’ont pas eu l'opportunité d'aller à l'école, elles ont la science. Elles ne peuvent peut-être pas dire combien de grammes, de minutes, de secondes, mais elles savent le faire parfaitement, et ça, c’est sérieux !
► Pour suivre la cheffe Maria Nicolau :
Chroniques sur radio Catalunya
Grandmas Project, une webserie collaborative, de la cuisine et des grands-mères loin du folklore, notamment dans « ce lapin ivre »
► Programmation musicale :
« Free » – Prince
« Tatuaje » – Concha Piquer Zarzuela
La génoise
La recette de base pour réussir un gâteau d’anniversaire – recette de tartine catalane extraite de Cuisine ou barbarie, de Maria Nicolau publié aux éditions Arpa.
Recette de base :
8 œufs
225 g de sucre
225 g de farine
Préchauffez votre four à 180° C.
Séparez les blancs des jaunes. Fouettez les jaunes d’œufs avec la moitié du sucre et montez les blancs en neige avec le reste du sucre. Quand les deux préparations sont bien gonflées, les blancs énormes et brillants, incorporez les jaunes battus.
Puis incorporez la farine tamisée à l’aide d’une spatule souple. Versez le mélange dans un moule beurré et fariné, et enfournez à 180° C à hauteur moyenne, chaleur tournante.
20 mn plus tard, lorsque la surface du gâteau est légèrement ferme au toucher, retirez-le du four. Laissez reposer dans le moule quelques minutes, puis démoulez sur une grille pour le laisser refroidir.
« Voici la formule définitive pour réaliser une génoise parfaite et canonique, c’est-à-dire impeccable. Inutile de chercher plus loin : si le résultat n’est pas à la hauteur, ce n’est pas sa faute, c’est la vôtre. »
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