La Nouvelle union populaire, écologique et sociale, révolution à gauche?
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Pour la première fois depuis 25 ans, la gauche française s'avance unie aux élections législatives. Insoumis, socialistes, communistes et écologistes se sont mis d'accord cette semaine pour batailler derrière un programme et une bannière communs : la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes). Un séisme politique aux airs de révolution à gauche.

Les responsables politiques sont souvent décrits comme des animaux à sang froid. Mais dans la semaine écoulée, un certain vertige a secoué les rangs de LFI au PS, des Verts au PCF. « Nous sommes en train d'écrire l'histoire » ont confié plusieurs responsables de ces partis à mesure que les accords étaient validés par leurs troupes.
Car si l'attention médiatique s'est surtout focalisée sur les tractations serrées autour des circonscriptions attribuées aux uns et aux autres, le programme négocié est en effet pour eux une révolution.
La VIe République, la retraite à 60 ans, le pacte écologique, l'opposition au libéralisme européen : jamais, depuis la victoire de François Mitterrand en 1981, la gauche n'avait pu ou voulu s'unir sur autant de thèmes. Un responsable socialiste juge d'ailleurs que le projet de la Nupes est nettement plus ambitieux que celui de la gauche plurielle de Lionel Jospin en 1997.
Une révolution made in Jean-Luc Mélenchon
« On ne reconnaît plus Jean-Luc », s'étonne-t-on au PS et chez les Verts, « il a changé ». « Contraint et forcé », jugent certains, car la stratégie d'hégémonie et de cavalier seul de l'Insoumis a échoué aux législatives il y a 5 ans, avec seulement 17 députés élus. Et elle a montré ses limites à la présidentielle, les divisions empêchant Jean-Luc Mélenchon d'atteindre le second tour.
« Il a compris que le seul moyen de casser le plafond de verre et d'atteindre le pouvoir, c'était l'union », estime une responsable écologiste, « et il a pesé de tout son poids dans les discussions pour que les accords se fassent, alors que la jeune garde des Insoumis s'arc-boutait sur l'indépendance du parti. » Le poids de l'histoire plutôt que le poids de l'ego pour Jean-Luc Mélenchon, qui tout radical soit-il, a pour idole le maître de la synthèse à gauche, François Mitterrand.
Révolution ou simple tactique électorale et individuelle ?
Le patron du PS Olivier Faure l'a avoué : après les départs massifs de socialistes vers Emmanuel Macron, le parti devait prouver qu'il était encore de gauche. Pour les Verts, il s'agissait surtout de revenir à l'Assemblée après 5 ans d'absence, alors que les Communistes devaient sauver leur parti moribond.
L'union donc, mais pragmatique : elle ne vaut d'ailleurs que si la victoire est au bout ou si la gauche devient la première force d'opposition du pays.
Si cette stratégie échoue, les têtes tomberont au sommet des partis et tout le monde repartira de son côté, en quête d'évolution plutôt que de révolution.
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