Élections législatives: attention danger pour Emmanuel Macron!
Publié le :
Les Français sont à nouveau appelés aux urnes dans une semaine pour élire leurs députés. L’enjeu est simple : Emmanuel Macron parviendra-t-il à obtenir une majorité après sa réélection ? Mais surtout, sera-t-elle large ? Autrement dit, le président de la République aura-t-il les coudées franches pour gouverner ? La macronie retient son souffle…

À une semaine du premier tour des élections législatives françaises, Ensemble ! (majorité présidentielle) et la Nupes (union de la gauche) emmenée par Jean-Luc Mélenchon sont au coude-à-coude dans les sondages, devant le Rassemblement national. Voilà pour la tendance générale. Plus intéressantes sont les projections de la nouvelle Assemblée nationale : plusieurs études montrent que le nombre de députés macronistes pourrait être moins important que prévu. La possibilité qu’Emmanuel Macron n’obtienne pas de majorité absolue, fixée à 289 députés, est désormais envisagée par plusieurs instituts.
Pas d'état de grâce
Ces projections ont beaucoup de limites. Il est difficile de prédire le résultat de 577 circonscriptions. Le camp du chef de l'État reste favori. Mais l’hypothèse d’une absence de majorité claire pour Emmanuel Macron fait frémir ses partisans. D'autant plus que la campagne du camp présidentiel est poussive. En 2017, Emmanuel Macron avait obtenu une majorité de 350 députés à l’Assemblée nationale : les Français voulaient donner une chance à ce président incarnant la nouveauté et la jeunesse. En 2022, c’est une tout autre affaire : l’engouement des débuts s’est émoussé. Emmanuel Macron a été à nouveau élu face à l’extrême-droite. Il ne bénéficie d’aucun état de grâce.
Campagne atone
Cette situation était prévisible. Ce qu’il était moins, c’est ce lendemain d’élection étrange auquel on assiste, cette campagne atone. Alors que la gauche est parvenue à s’unir et à créer une dynamique, le camp présidentiel peine à exister. Emmanuel Macron a certes refait surface cette semaine, mais il avait quasiment disparu de la circulation, prenant un mois pour accoucher d'un gouvernement sans réelles surprises. Ses choix n’ont entrainé aucun élan. Pire, la nomination du gouvernement a plombé la campagne des candidats de la majorité : avec un nouveau ministre des Solidarités - Damien Abad - fragilisé par des accusations de viols et un ministre de l’Intérieur - Gérald Darmanin - sommé de s’expliquer sur le fiasco de l’organisation de la finale de la Ligue de champions de football au Stade de France.
Majorité ric-rac
Dans ce contexte, la macronie redoute d’avoir une majorité ric-rac. En 2017, le parti La République en marche avait à lui seul obtenu la majorité absolue. Cette année, la macronie se présente sous la forme une coalition formée par LREM, le Modem (le parti de François Bayrou) et Horizons (le parti d’Édouard Philippe). Tous ont beau juré fidélité au chef de l’État, le gouvernement devra négocier davantage pour faire passer ses textes. D’autant plus que l’opposition – notamment celle de gauche – sera bien plus nombreuse et remontée à bloc pour contester la politique d’Emmanuel Macron.
La situation serait encore plus dure en cas d’absence de majorité absolue : cela signifierait que le gouvernement devrait faire des compromis et nouer des alliances avec des députés de gauche ou de droite pour faire voter les lois. Un scenario noir pour un président qui, pendant 5 ans, ne s’est jamais vraiment soucié de l’Assemblée nationale, voire l'a méprisée aux yeux de l'opposition.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne