Les éruptions volcaniques ont-elles un effet sur le climat?
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Après des semaines d'activité sismique, la terre a fini par s'ouvrir pour cracher des flots de lave en Islande. Dans la nuit de lundi à mardi, une nouvelle éruption volcanique a eu lieu au sud-ouest de la capitale Reykjavik et à 3 km de la petite ville de Grindavik, dont les 4 000 habitants ont été évacués depuis le 11 novembre et l'annonce de l'arrivée imminente de cette nouvelle éruption.

En même temps que de la roche en fusion avec, les volcans rejettent des gaz, des cendres et des débris qui peuvent affecter le climat. On pourrait croire que les volcans favorisent le réchauffement climatique puisqu’ils émettent des gaz à effet de serre, notamment du CO2. Et pourtant, selon les données de la Nasa, nos activités humaines larguent plus de 100 fois ce que tous les volcans du monde peuvent émettre ! Les volcans ne pèsent vraiment pas grand-chose dans le réchauffement planétaire qui reste une spécialité humaine.
Par contre, parmi tous les gaz qui s'échappent lors des éruptions, il y a aussi du soufre. Dans l'atmosphère, ce soufre s'oxyde avec la vapeur d'eau et forme alors de minuscules gouttelettes d'acide sulfurique qu'on appelle des aérosols et qui peuvent alors freiner les rayons du soleil. Ils forment comme une sorte de bouclier contre le soleil. Il y a donc un effet refroidissant.
Hiver volcanique
Toutes les éruptions ne se valent pas. Lors de petites éruptions, on peut observer une diminution de température d'un ou deux degrés, très localisée et seulement pendant quelques jours, voire aucune baise de température. Mais avec un énorme volcan, qui envoie son souffre très haut dans l'atmosphère, les vents peuvent faire circuler les aérosols d'acide sulfurique pendant des semaines, voire des années tout autour du globe et causer un véritable hiver volcanique. La chute des températures après une éruption majeure est d'ailleurs une des pistes des scientifiques pour expliquer la fin des dinosaures.
Pollution atmosphérique
Le type de magma qui s'écoule en ce moment en Islande est très riche en fer et en titane. Deux minerais qui piègent justement beaucoup de soufre à l'état liquide. Cette éruption près de Grindavik pourrait donc potentiellement avoir un effet refroidissant. Heureusement, malgré une fissure de trois kilomètres et demi, et les images très impressionnantes de ces geysers de lave en fusion qu'on peut voir sur internet, le débit s'est beaucoup calmé : il s'agit désormais d'une éruption modeste, selon Olgeir Sigmarsson, directeur de recherche au laboratoire magma et volcans du CNRS.
Selon lui, par contre, c'est plutôt la pollution qu'il va falloir surveiller. « Quand la lave va ensuite se refroidir, et cristalliser, il y a une émission d’une deuxième génération d’éléments volatiles, c’est-à-dire des molécules qui s’échappent dans l’atmosphère. Ce sont souvent des éléments de la famille des halogènes : fluor et chlore. Ils vont à leur tour libérer pas mal de métaux qui peuvent être toxiques en quantité, comme le cadmium, l’arsenic, les terres rares, etc. » Donc les populations locales vont devoir faire attention, car le risque de ces petites éruptions est plutôt un risque pour la santé et l'environnement.
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