Quel est le rôle du méthane dans le réchauffement climatique?
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Année après année, l'humanité émet toujours autant de méthane. Et 2023 ne déroge pas à la règle, affirme ce mercredi 13 mars l'Agence internationale de l'énergie. Moins connu que le dioxyde de carbone, il faut pourtant en réduire drastiquement les émissions.

Le méthane est un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. Il est responsable d'environ un tiers du réchauffement de la planète. Mais le méthane présente aussi un avantage par rapport au CO2. Alors que le dioxyde de carbone reste des centaines d'années dans l'atmosphère, le méthane, lui, se désintègre après une dizaine d'années seulement. Par conséquent, si on veut limiter à court terme le réchauffement de la planète, la réduction du méthane offre un levier bien plus efficace que la réduction du CO2.
Les principaux secteurs émetteurs de méthane
Les deux plus importants émetteurs de méthane sont l'agriculture et l'énergie. L'agriculture représente 40% des émissions de méthane dans le monde. La plus grande partie, 32%, est due à l'élevage, plus précisément aux rejets gastro-intestinaux du bétail et au fumier. Les 8% restant sont attribuables surtout à la culture du riz. Parce que les rizicultures, inondées en permanence, créent un milieu idéal pour des bactéries qui émettent du méthane.
Quant au secteur de l'énergie, il est pour 35% des émissions de méthane. Ce sont les puits de gaz et de pétrole, des gazoducs mais aussi des mines de charbon qui laissent échapper ce gaz.
Pour ce qui est de l'agriculture et notamment de l'élevage, la solution semble aller de soi : pour baisser les émissions de méthane, il faut baisser le nombre de têtes de bétail dans le monde, notamment dans nos pays industrialisés. Et pour ce faire, rien de mieux que de repenser notre consommation : manger moins de viande et plus de protéines végétales sous forme de lentilles ou de haricots par exemple. De plus, les éleveurs peuvent également s'orienter vers des nouvelles technologies. Ils peuvent couvrir les fumiers et, pourquoi pas, l'utiliser pour produire du biogaz.
En ce qui concerne le secteur de l’énergie, la balle est pour l'instant dans le camp des industries extractivistes. Il faut d'urgence réparer les fuites sur les gazoducs, limiter les torchères de puits de pétrole ou de mines de charbon et installer des dispositifs de capture de méthane.
Mobilisation internationale pour réduire les émissions de méthane
Aujourd’hui, la nécessité de réduire les émissions de méthane fait quasi l'unanimité. Beaucoup de pays ont rejoint un Pacte mondial pour s'y engager. Mais la mise en œuvre concrète fait ensuite souvent défaut. En 2023, les émissions de méthane sont restées presque inchangées par rapport aux années précédentes. C’est le résultat du Global Methan Tracker 2024, publié ce 13 mars par l’Agence internationale de l’énergie.
Or, selon une évaluation de l'ONU, il est possible de réduire de 45% les émissions de méthane d'ici à 2045. Et on réduira par la même occasion le réchauffement de la planète de 0,3 degré. Cela peut paraître peu. Mais à l’heure de l’urgence climatique, chaque dixième de degré compte.
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