Questions d'environnement

Taylor Swift est-elle une calamité pour le climat?

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C'est bientôt le grand jour pour les millions de fans français de la chanteuse américaine : le premier concert de sa tournée dans l’hexagone a lieu ce jeudi 9 mai à Paris. C’est l’occasion de se poser la question de l’impact sur le climat de son tour du monde, le Eras Tour.

Taylor Swift lors de son concert à Tokyo, le 7 février 2024.
Taylor Swift lors de son concert à Tokyo, le 7 février 2024. © Reuters/Kim Kyung-Hoon
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C’est une critique récurrente adressée à la personnalité de l’année selon le magazine Time : sa tournée mondiale est une catastrophe climatique. 152 dates pour lesquelles Taylor Swift a décidé de voyager en jet privé. Si l’on prend en compte la seule partie américaine de sa tournée, elle a émis en transports ce qu’émettent 20 français en un an. C’est 100 fois plus que l’objectif fixé pour 2030.

À ces chiffres déjà élevés, on peut également ajouter l’empreinte de ses fans. On estime ainsi qu’un tiers des spectateurs de chaque concert se déplace en avion pour y assister. Pour une seule date, on peut ainsi ajouter l’équivalent des émissions annuelles moyennes de 250 français ; c’est 1 250 fois l’objectif de 2030. Enfin, on peut également prendre en compte les produits dérivés vendus lors des spectacles. On peut alors multiplier par dix les chiffres précédents.

Crédits carbones

La chanteuse américaine est régulièrement pointée du doigt pour l’impact de cette tournée. Elle y répond en annonçant avoir acheté des crédits carbones pour compenser. Cela dit, ses émissions sont bien réelles alors qu’elle a pourtant la main pour les réduire. Passer du jet privé à l’avion de ligne atténuerait de 90% ses rejets de dioxydes de carbone liés au transport.

C’est d’autant plus remarquable qu’il existe de nombreux exemples d’artistes ayant intégré cette composante climatique dans la conception de leur tournée. Dès 2018, le groupe de rock français Shaka Ponk prenait le sujet au sérieux. Ses membres ont même fini par se séparer trois ans plus tard ; malgré leurs actions, les tournées restaient trop polluantes, il valait mieux cesser là les frais.

Efforts de la part de Coldplay

Des groupes de la même envergure que Taylor Swift ont également pris des engagements en la matière. À l’occasion de la tournée qui a suivi la sortie de son neuvième album, Coldplay s’était ainsi engagé à diviser par deux l’empreinte carbone de leur périple musical. Pour y parvenir, les membres du groupe britannique ont décidé de soutenir des projets de reforestation, de régénération des sols ou encore d’énergies renouvelables. Ce sont d’ailleurs elles qui ont alimenté tous les concerts de cette tournée.

Coldplay a cependant été beaucoup critiqué, accusé de greenwashing : ce type d’action et de projets mettent du temps à aboutir, sans garantie de résultats, alors que dans le même temps le groupe de Chris Martin n’avait pas à rougir de l’ampleur de sa tournée en comparaison avec celle de Taylor Swift : ils ont donné 122 représentations sur 4 continents, pour près de 5,5 millions de spectateurs.

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