
« Cette fois, c’est vraiment fini, s’exclame L’Observateur Paalga. Après le procès pénal qui a tenu le pays en haleine pendant 6 bons mois, la Chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou a vidé hier son délibéré sur les intérêts civils du procès Thomas Sankara. On en retiendra grosso modo que les condamnés, au premier rang, desquels Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando, doivent solidairement payer un total de 800 millions de FCFA de dommages et intérêts aux ayants-droit des victimes de la funeste soirée du 15 octobre 1987. (…) Dont un franc symbolique réclamé et obtenu par les ayants-droit de Sankara. »
En revanche, « la Cour n’a pas donné suite à la demande de restitution à la famille des biens personnels de Thomas Sankara et à l’établissement d’un nouvel acte de décès du héros de la Révolution. » Commentaire d’Aujourd’hui, autre quotidien burkinabè : « d’aucuns diront qu’on a eu la vérité de la justice, mais pas la vérité historique, déplore le journal, à partir du moment où le général Gilbert Diendéré est resté collé à sa crête de défense, niant ou ignorant quasiment tout. Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, jugés par contumace, ont tout pris sur eux, mais s’ils avaient été là et parlé, on en saurait plus. »
Contestations ?
Le rideau est tombé sur ce procès, certes, mais il pourrait se relever… En effet, précise Le Pays, « les ayants droit devront attendre de voir si les conseils des condamnés vont contester cette décision de la Cour ou pas, avant de tourner leur regard vers l’État burkinabè qui est désigné comme garant dans l’exécution de la peine pécuniaire infligée aux condamnés dont les trois quarts pourraient être insolvables. »
En tout cas, poursuit Le Pays, « du côté du parquet militaire et de la partie civile, on semblait globalement satisfait de la fin de ce procès historique, qui vient refermer l’une des pages les plus sombres de l’histoire du Burkina Faso. On espère que du côté des condamnés, on fera contre mauvaise fortune bon cœur, même s’il n’est pas exclu qu’ils tentent d’utiliser toutes les voies de recours possibles pour sinon se blanchir, du moins pour réduire drastiquement les peines prononcées contre eux. »
COP15 : une nomination qui fait grincer des dents
À la Une également : la COP15 contre la désertification à Abidjan. Avec cette polémique dans les hautes sphères ivoiriennes et onusiennes : le président Alassane Ouattara a choisi Richard Donwahi, l’ex-ministre des Eaux et Forêts, pour représenter la Côte d’Ivoire à la tête de cette conférence de l’ONU, qui se déroule jusqu’au 20 mai. Seulement voilà, constate Jeune Afrique, « ce choix suscite la polémique, parce que le ministère des Eaux et Forêts est aujourd’hui au cœur d’un scandale et que la gestion d’Alain-Richard Donwahi est fortement critiquée. À la fin de l’année dernière, précise le site panafricain, un vaste trafic de bois de lingué, dont l’exploitation est interdite sur une bonne partie du territoire, avait été démantelé. L’enquête a mis au jour la complicité d’agents des Eaux et Forêts, dont le chef et certains membres du cabinet de Donwahi. Ibrahim Lakiss, un exploitant forestier ivoiro-libanais décrit comme très proche de l’ancien ministre, a par ailleurs été arrêté. (…)
Depuis début janvier, précise encore Jeune Afrique, l’affaire est entre les mains de la Cour de cassation, qui poursuit ses auditions. À la demande du président ivoirien, l’Inspection générale d’État a en parallèle entamé, à la fin du mois de février, un audit complet du ministère des Eaux et Forêts. Il y a quelques jours, l’ancien ministre a réagi dans un communiqué, dénonçant une "grotesque campagne d’intoxication". »
Panthère et éléphants…
On en a parlé ce matin sur notre antenne : cette panthère qui sème la terreur dans une ville du sud-est du Gabon. Le site Gabon Review précise que l’animal a jusqu’à présent dévoré des chiens, mais qu’elle pourrait s’en prendre aux enfants. « Le préfet d’Iboundji a demandé aux parents de ne plus laisser circuler leurs enfants dans la ville à partir de 22h. Une patrouille des forces de défense et de sécurité sillonne les rues dans l’espoir de maîtriser la panthère, mais sans résultat jusqu’à présent. » Les habitants de la ville ont manifesté hier contre l’insécurité provoquée par la présence du félin, mais aussi pour de meilleures conditions de vie : des routes et de l’électricité…
Enfin, plus dramatique : au Zimbabwe, 60 personnes ont été tuées par des éléphants depuis le début de cette année, nous apprend Le Monde Afrique. « Dans certaines zones, les éléphants se déplacent en vastes troupeaux. Ils ont tout dévoré dans les champs et se rendent maintenant dans les propriétés, obligeant les habitants à riposter, et par là même à blesser des éléphants. Ceux-ci deviennent agressifs et incontrôlables. (…) Avec 100 000 spécimens, le Zimbabwe possède la deuxième plus grande population d’éléphants au monde, précise Le Monde Afrique, après le Botswana. Et contrairement à d’autres pays, où les braconniers ont éliminé ces pachydermes pour le commerce de leur ivoire, la population d’éléphants au Zimbabwe augmente de 5 % par an. »
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