À la Une: la brouille Abidjan-Bamako observée bien au-delà des frontières
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La presse du Sénégal, par exemple, suit « cette affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako », ces « bizarreries autour d’un contingent », comme l’écrit Dakar Actu. Le site sénégalais observe le « jeu de yoyo de l’ONU qui contredit Abidjan » désormais. Après avoir d’abord affirmé le contraire, les Nations unies ont ensuite assuré que les « soldats ivoiriens arrêtés au Mali ne sont pas considérés comme des éléments nationaux de soutien aux contingents de la Minusma » en tant que tel, comme l’a « soutenu pourtant le Conseil national de sécurité réuni sous la houlette du président Alassane Dramane Ouattara à Abidjan », note Dakar Actu. « Voilà qui risque d’installer une énorme confusion dans l’esprit de la plupart des diplomates des pays concernés par cette affaire », estime le site sénégalais. En tout cas, c’est certain, « la tension diplomatique entre la Côte d’Ivoire et le Mali est en passe de s’accentuer », analyse aussi Walf au Sénégal.
Interrogations de la presse burkinabè
Analyse similaire dans la presse burkinabè. Cette affaire, c’est « Kafka à Bamako », ironise L’Observateur Paalga. Et « le nouveau président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Oumar Aliou Touray, a beau ne pas vouloir parler de crise, on a bien peur qu’elle ne soit déjà installée entre la Côte d’Ivoire et le Mali », déplore le journal. « La guerre des déclarations, elle, fait en tout cas déjà rage », note-t-il, « mais en vérité, on assiste surtout à un véritable imbroglio politico-militaire où même une vache ne saurait retrouver son veau », écrit L’Observateur Paalga. Pour Wakat Séra, « la junte militaire malienne aurait voulu faire une grosse montagne de cette affaire qui n’en n’est pas une qu’elle n’aurait pas agi autrement ».
Le Pays, lui, s’intéresse aux « non-dits » de cette affaire qui « aurait pu se régler dans le secret de la voie diplomatique si les relations entre Abidjan et Bamako avaient été saines ». Mais elles sont « froides » entre les deux. Le Pays rappelle que le président ivoirien est, avec son homologue nigérien, « le tenant d’une aile dure de la Cédéao contre le Mali ». Alors quels peuvent-être ces non-dits ? « Abidjan nourrit-elle de véritables intentions malveillantes envers les autorités intérimaires de Bamako au point de vouloir manœuvrer pour leur chute ? Bamako joue-t-elle à fond la carte de la victimisation, ou encore celle de l’intox pour tenir Abidjan par la barbichette dans cette transition qui ressemble à une partie de poker-menteur et qui est loin d’avoir retourné toutes ses cartes ? » s’interroge Le Pays, qui n’a pas la réponse.
Les « Uber Files » en Afrique
Les « Uber Files », ça concerne aussi l'Afrique... Alors que le dossier fait du bruit en France – notamment autour d'Emmanuel Macron, accusé en quelque sorte d'avoir déroulé le tapis rouge au géant du VTC quand il était ministre de l'Économie – au Maroc, Le Desk s'est également allié à cette vaste enquête du consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), et le site livre une tout autre histoire là-bas. Un « récit enquête » : « l'arrivée du géant des VTC dans le royaume en 2015 », « comment la société a rapidement déchanté face l'opposition du ministère de l'Intérieur marocain et des chauffeurs de taxi, jusqu'à quitter le pays en 2018 ». En résumé, Le Desk révèle, documents internes à l’entreprise à l’appui, comment « la mauvaise stratégie du géant américain l'a mené à l'échec, avant son retour via la marque Careem », cette fois.
Or noir et bonne nouvelle
On parle d’or noir… Et d’une bonne nouvelle pour trois pays exportateurs du continent. C’est l’agence Ecofin qui nous l’apprend : « les pétroles bruts de l’Algérie, de la Guinée équatoriale et de l’Angola sont désormais les plus chers au monde ». Le brut nigérian est le quatrième. Ils l’ont été sur l’ensemble du premier semestre 2022, selon les chiffres de l’OPEP, l’Organisation des pays exportateurs. Alors pourquoi les pétroles africains ont-ils le vent en poupe ? Eh bien, car ils sont « très légers et peu pourvus en souffre », explique Ecofin. En d’autres termes, les raffineries préfèrent ce type de pétrole. Voilà qui promet de belles recettes pétrolières !
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