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À la Une: un nouvel épisode illustre les tensions entre la RDC et la Monusco

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Manifestation contre la Monusco, à Goma en RDC, le 26 juillet 2022.
Manifestation contre la Monusco, à Goma en RDC, le 26 juillet 2022. © AFP / MICHEL LUNANGA
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« Le gouvernement veut expulser urgemment le porte-parole de la Monusco », peut-on lire dans Politico, qui détaille : « Le gouvernement, par le truchement du ministère des Affaires étrangères, reproche au porte-parole de la mission onusienne d’avoir tenu des propos "indélicats et inopportuns" à la base des tensions qui ont causé 36 morts parmi lesquels 32 civils congolais et 4 casques bleus de la Monusco au-delà de 170 blessés dans le Nord et Sud-Kivu. Le gouvernement estime que la présence de ce fonctionnaire de l’ONU en RDC n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité indispensable entre les institutions congolaises et la Monusco ».

Les propos de Mathias Gillman qui lui sont reprochés datent du 13 juillet dernier, lors d’un point presse il a affirmé « que les terroristes du M23 disposent d’armes plus sophistiquées que ce qu’ils avaient il y a quelques mois ». Réaction du gouvernement : « C’est un aveu d’impuissance pour la Monusco », une déclaration « qui démotive les militaires au front et qui démontre clairement l’état d’esprit des casques bleus ».

Jeune Afrique parle d’« avenir de plus en plus incertain de la Monusco »

Le journal explique que « le retour de la crispation autour de la présence de la Monusco marque un virage. En difficulté sous Joseph Kabila qui, à la fin de son mandat, n’a eu de cesse de réclamer son départ, la mission entretenait avec Félix Tshisekedi des relations jusque-là apaisées ».

La situation, on l’a compris, a bien changé. « Sale temps pour les sherpas officiels des opérations onusiennes », estime le site Aujourd’hui au Faso. Alors un autre média burkinabé, Wakat Séra, pose la question suivante : « Pourquoi la Monusco n’accélère-t-elle pas son retrait qui serait loin d’une fuite délibérée, d’autant qu’il est déjà acté ? » L’article élargit surtout la problématique, affirmant que « ce n’est pas qu’en RDC que le temps s’assombrit pour l’ONU en Afrique ».

L’Observateur Paalga évoque « les scandales » qui ont éclaboussé certaines de ces missions, leur coût ou encore « une véritable filière quasi mafieuse, politico-judiciaire, autour de ces fameuses missions ». Finalement, « à quoi servent vraiment ces missions de la paix ? », s’interroge le quotidien.

En Guinée, arrestations de deux hauts dirigeants du FNDC

La communauté internationale n’a pas tardé à réagir. Africa Guinée nous liste ces différentes réactions.

La Cédéao demande la « libération des détenus » et « l'ouverture rapide d'une enquête » sur les abus. Dans le même sillage, le G5 a déploré « le recours excessif à la force et l'utilisation alléguée d'armes létales pour le maintien de l’ordre ». Et hier mercredi, un haut diplomate de l’ONU a appelé les autorités « à lever toute interdiction de manifester et à protéger la liberté de réunion ».

Outre les condamnations morales, peut-être bientôt des condamnations juridiques ? Dans un autre article, Africa Guinée avance : « Les avocats du FNDC travaillent sur une série d’éléments considérés comme des preuves de la répression sanglante des manifestations. Ils entendent les déposer au bureau du Procureur de la CPI, dans un bref délai. (…) Le FNDC n’entend pas se limiter là, d’après nos informations. En plus de ce signalement, une plainte sera déposée au parquet de Paris contre certains hauts dignitaires de la junte ».

Cette situation tendue en Guinée est « la rançon de la complaisance de la Cédéao », estime Ledjely, qui précise : « Ce choc frontal n’aura surpris personne, eu égard à la dégradation progressive que l’on a observée ces derniers mois dans les rapports entre la junte guinéenne et les principaux acteurs politiques et de la société civile. Et c’est en cela que la Cédéao, elle non plus, n’est pas exempte de reproches. En effet, elle a manqué d’anticipation ».

« Alors qu’il a usé d’une approche martiale à l’égard de la junte au Mali, le duo que constituaient le président du Ghana et le président de la Commission, Jean-Claude Kassi Brou, s’est montré plutôt compréhensif à l’égard des autorités guinéennes. » Reprochant à la Cédéao une forme d’attentisme, l’article conclut : « C’est à croire qu’elle ne tire pas tous les enseignements de ses turpitudes passées ».

Au Sénégal, l’attente des résultats des législatives

Hier soir, rapporte Seneweb, « l'inter-coalition Yewwi-Wallu dit avoir décelé des irrégularités dans des départements situés dans le nord du pays » et demande un report de la publication de ces résultats. Le sujet est aussi à la une du quotidien Walf. L’annonce des résultats est pour le moment fixée à cet après-midi.

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