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À la Une: au Sénégal, une campagne électorale à marche forcée

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Des supporters des candidats d'opposition devant une bannière du candidat Bassirou Diomaye Faye à Dakar, le 10 mars 2024.
Des supporters des candidats d'opposition devant une bannière du candidat Bassirou Diomaye Faye à Dakar, le 10 mars 2024. © AFP/John Wessels
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Plus que onze jours avant la présidentielle du 24 mars. « Pour les 19 candidats en lice, le début de la campagne a commencé de façon précipitée, relève Le Monde Afrique, après le mois d’incertitudes qui a suivi l’annonce surprise du report de l’élection présidentielle par Macky Sall. »

Au total, les candidats auront disposé « de moins de deux semaines pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, contre les trois semaines prévues par le Code électoral. Plus inédit, poursuit Le Monde Afrique, l’un des candidats et non des moindres, Bassirou Diomaye Faye, le remplaçant officiel d’Ousmane Sonko (le leader du Pastef), est actuellement en prison. Comme son chef ».

Résultat, note le journal : sa campagne est pour le moins « complexe (…). Le candidat étant en détention, son directeur de campagne Moustapha Guirassy s’était chargé de le remplacer sur sa vidéo de campagne de trois minutes. L’enregistrement a été finalement retoqué par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel au motif que seul le candidat à la présidentielle peut y apparaître. Depuis, son parti se contente de diffuser des images de campagne et de rassemblements sur le terrain lors du temps d’antenne quotidien qui lui est dédié ».

Trois candidats pour le Pastef

Pour compliquer le tout, relève WakatSéra au Burkina Faso, « deux autres candidats portent le même projet que le Pastef, durant les meetings et les tranches d’antennes à la télévision publique sénégalaise. Cette drôle de campagne, menée par les opposants Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye, au nom de Bassirou Diomaye Faye, avec pour figure tutélaire Ousmane Sonko, n’est pas sans risque de déboussoler des militants, pointe encore WakatSéra, des militants qui ne sauront plus, le jour J, devant l’urne, où donner de la tête. Entre trois candidats pour le même projet, ce n’est pas le choix le plus simple à faire ! »

La question est maintenant de savoir quand Bassirou Diomaye Faye sera libéré. L’opposant doit bénéficier en principe de la récente loi d’amnistie. Mais pour l’instant, rien ne bouge et les jours de campagne se succèdent.

Ousmane Sonko désormais éligible ?

Quant à Ousmane Sonko, son horizon judiciaire semble s’éclaircir. En effet, la presse sénégalaise répercute largement l’information ce mercredi matin : « L’État du Sénégal rétablit Sonko, s’exclame WalfQuotidienL’affaire Sweet-Beauté qui opposait Ousmane Sonko, en détention dans le cadre d’un autre dossier, à la masseuse, Adji Sarr qui l’accusait de "viols répétés et menaces de mort", cette affaire se conjugue désormais au passé, relève le quotidien dakarois. Et pour cause, l’État du Sénégal, qui avait introduit un pourvoi contre la condamnation du maire de Ziguinchor pour corruption de jeunesse, s’est désisté. Ainsi, l’État rétablit le leader du Pastef dans ses droits. »

Interrogé par le quotidien 24 Heures, Alioune Tine, fondateur de l’ONG de défense des droits de l’Homme Africa Jom Center, se veut optimiste : « On peut espérer la sortie d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye dans les meilleurs délais », affirme-t-il.

Peut-être, mais, ça n’est pas pour autant que Sonko pourrait concourir. En effet, tempère le site d’information Senego, « il reste à confirmer si cette révision judiciaire permettrait à Sonko d’être réinscrit sur les listes électorales et d’être éligible, malgré sa condamnation pour diffamation. Selon son avocat, cette affaire pourrait être couverte par une loi d’amnistie, mais une confirmation officielle est nécessaire pour éclaircir cette possibilité ».

Les candidats les plus « stylés »

Enfin, un moment de détente dans cette campagne présidentielle pour le moins compliquée : la lecture, sur le site Seneweb, de cet article sur les candidats les plus élégants. « Les plus stylés », pointe Seneweb qui reconnait toute la « subjectivité » de ce classement.

On va citer les trois premiers : en tête, Cheikh Tidiane Dieye : « Le préféré des jeunes dames. Optant souvent pour les couleurs sombres, neutres, il n’est pas dans l’extravagance, et il allie à perfection modernité et tradition. » En deuxième position, Habib Sy, qui mêle le bleu de ses costumes et le doré de ses cravates et de ses pochettes. Et en troisième position, la seule femme candidate, Anta Babacar Ngom, qui fait « l’unanimité », affirme Seneweb, notamment avec ses « jolis chapeaux ».

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