À la Une: au Sénégal, chronique d’une libération annoncée…
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Une libération annoncée et… reportée. Celle de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko et de son bras droit Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle en raison de l’empêchement de ce dernier. Un véritable feuilleton…
Dernier épisode en date : hier matin, le journaliste Madiambal Diagne, directeur général du groupe Avenir communication et par ailleurs président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse, annonce sur les réseaux sociaux la libération des deux opposants. Une annonce reprise et amplifiée immédiatement par les médias sénégalais. Quelques heures plus tard, le même Madiambal Diagne se rétracte : « j’ai annoncé la libération de Sonko et Diomaye pour ce 13 mars mais la computation des délais francs avant promulgation de la loi d’amnistie retarde d’un jour cette échéance. Toutes mes excuses aux personnes qui ont été induites en erreur. » Des propos immédiatement rapportés, notamment par le site Seneweb.
La loi d’amnistie promulguée ce jeudi ?
En clair : les deux opposants doivent bénéficier de la loi d’amnistie adoptée il y a 8 jours par l’Assemblée, mais pour être effective, cette loi doit être promulguée dans un délai de 6 jours minimum…
Et on attend toujours cette promulgation qui devrait peut-être intervenir ce jeudi, si l’on en croit les propos de Madiambal Diagne.
En tout cas, hier, en Conseil des ministres, rapporte le quotidien 24 Heures, « le président Macky Sall a demandé aux ministres d’appliquer la loi d’amnistie sans délais dès sa promulgation, dans l’esprit, indique le communiqué, de la “consolidation de notre volonté commune de réconciliation nationale, indispensable à l’accélération de la marche résolue du Sénégal vers l’émergence“. »
On peut s’attendre donc à une libération imminente des deux opposants… Ce serait l’épilogue d’un long feuilleton qui a tenu le Sénégal en haleine ces derniers mois…
Du piment dans la campagne…
« Tout ça pour ça ! », s’exclame Le Pays au Burkina Faso. En effet, « le feuilleton politico-judiciaire de Sonko via les procès contre le ministre de la Culture et Adji Sarr, sa condamnation, son inéligibilité, devraient finalement aboutir à sa libération et à sa présence sur le terrain, même non-candidat. C’est anesthésiant ! Mais, disons-le tout net, poursuit le quotidien ouagalais : le tandem Sonko-Diomaye en campagne, ça fait “tilt“, ça pimente et il est évident que les 2 leaders du Pastef, libres et en campagne, c’est un tournant dans la bataille et chacun des 18 candidats le sait bien ! »
Toutefois, tempère Le Pays, « nul ne saurait prédire l’issue de ce duel électoral : au 6ᵉ jour de campagne, personne ne se détache véritablement, et c’est dire que cette présidentielle est l’une des plus ouvertes du Sénégal. Qui sera au second tour ? Quels seront les faiseurs de roi ? À quel prix ? »
À quand la rencontre Tshisekedi-Kagamé ?
Autre feuilleton, congolais celui-là, avec une rencontre annoncée mais qui se fait toujours attendre… La rencontre Tshisekedi-Kagamé.
Lundi, rapporte le site d’information congolais Politico CD, « le médiateur désigné par l’Union africaine, le président angolais João Lourenço a reçu à Luanda, son homologue rwandais, Paul Kagame. Et celui-ci aurait accepté de rencontrer le président congolais Félix Tshisekedi à une date indiquée par le médiateur. Confirmant cette information, l’administration Kagame a (même) indiqué que les chefs d’État s’étaient mis d’accord sur les mesures clés à prendre pour s’attaquer aux causes profondes du conflit dans l’est de la RDC. »
Sauf que depuis, plus de nouvelles…
En tout cas, pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa, il ne faut rien attendre de cet éventuel face-à-face… « Bien que friands de la paix et de la cohabitation pacifique avec leurs voisins, de nombreux Congolais expriment beaucoup de doutes quant à l’aboutissement heureux d’un tel tête-à-tête, affirme le bihebdomadaire, aussi longtemps que le dictateur rwandais restera le même, avec son ADN de violenteur et de meurtrier. (…) Et quand bien même cette rencontre à haut risque aurait lieu, la RDC ne doit pas reléguer au dernier plan l’option militaire. »
Bref, le feuilleton congolo-rwandais n’est pas terminé. Et les combats se poursuivent dans l’est de la RDC. « Les Nations unies estimaient la semaine dernière à déjà plus de 100.000 le nombre de nouveaux déplacés du fait de ces combats, rapporte Le Monde Afrique. À la fin de 2023, toujours d’après les Nations unies, près de 7 millions de personnes étaient déplacées en RDC, dont 2,5 millions uniquement dans le Nord-Kivu. Des centaines de milliers de personnes s’entassent dans des camps à la périphérie de Goma, chef-lieu de la province. »
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