Projet pétrolier en Ouganda: comment TotalEnergies joue maintenant la carte de la transparence
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Le 1er février 2022, le géant du pétrole,TotalEnergies, et la compagnie pétrolière chinoise CNNOC ont signé avec l'État Ougandais la décision finale du projet d'exploitation des réserves de l'or noir en Ouganda. Un vaste chantier décrié par des associations des droits de l'homme et environnementales. Depuis le printemps dernier, le groupe français affiche sa volonté de transparence sur ce dossier. Charlotte Cosset, journaliste au service économie de RFI, s'est rendue sur place, elle raconte.
Dans cet épisode de Témoins d'actu, Charlotte Cosset explique plus en détail ce projet pétrolier Tilenga/Eacop qui a pris forme dans l'ouest de l'Ouganda, dans une région très rurale, sur les rives du lac Albert et à proximité du parc naturel des Murchison Falls : « Les réserves pétrolières ont été découvertes en 2006 et depuis un grand projet pétrolier a été lancé. Il se divise en deux phases. Une grande aire industrielle,Tilenga, où sera traité le pétrole qui arrivera des puits. Il y a plus de 400 puits qui vont être creusés dans la région dont une centaine dans le parc des Murchison Falls. L'autre phase, c'est Eacop, un grand pipeline de plus de 1 440 kilomètres qui va traverser l'Ouganda pour rejoindre le port de Tanga en Tanzanie ».
Depuis la signature de l'accord final d'investissement en février 2022, le groupe TotalEnergies ouvre les portes de ses chantiers aux médias. « C'est la première fois, explique Charlotte, parce que ce projet fait l'objet de nombreux commentaires, de nombreux articles très critiques dans la presse européenne. Le groupe estime que cela n'est pas représentatif des actions sur le terrain ». Charotte Cosset raconte qu'auparavant, il était difficile de se rendre sur le terrain. Elle s'en était rendu compte en 2017, lorsque correspondante en Ouganda, elle avait fait plusieurs reportages sur les problématiques que soulèvent les constructions.
À la question de savoir comment, lors d'un voyage de presse comme celui organisé par Total cet été, un journaliste a l'assurance que les gens rencontrés sont libres de leurs propos, elle répond : « En amont, on nous avait assuré que l'on pourrait parler aux gens que l'on souhaiterait et dans les conditions que l'on souhaiterait. Cela a été plutôt bien respecté. Évidemment, on nous a présenté des personnes qui avaient été sélectionnées par Total, il faut en être conscient, mais j'ai pu constater une certaine liberté d'expression et une certaine part de critique aussi. De plus, avant et après ce reportage, j'ai pu contacter des organisations de la société civile et comparer avec les discours que j'ai entendus. Notre travail, ce n'est pas d'être conciliant et d'occulter les questions qui fâchent ».
Charlotte Cosset évoque aussi un point très critiqué de ce chantier à savoir le rachat des terres pour la construction : « Il y a encore aujourd'hui beaucoup de revendications de la part des populations. La question des indemnisations pour les terres de cultures et les maisons reste un point important du dossier et aujourd'hui, tout le monde n'a pas encore été indemnisé ».
Les questions liées à l'environnement et aux énergies renouvelables sont aussi toujours au cœur des discussions. Si les ONG n'ont de cesse d'alerter sur les conséquences d'une telle construction, « l'argumentaire des autorités ougandaises, c'est de dire que l'Afrique est responsable de seulement 4 % des émissions de gaz à effet de serre, donc qu'elles ont le droit d'utiliser leurs matières premières pour développer leur pays ».
Lorsque les extractions et l'exploitation du pétrole commenceront réellement, la production devrait durer une vingtaine d'année.
À écouter aussi : TotalEnergies en Ouganda, un projet pétrolier à l’heure du dérèglement climatique
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