La lutte contre le changement climatique au cœur du Forum des îles du Pacifique
Publié le :
Les dirigeants des nations du Pacifique sont réunis cette semaine dans les îles Cook pour la réunion la plus suivie du calendrier régional. Le Forum des îles du Pacifique (FIP) est le principal organe de décision politique de la région. Cette année, les discussions sont dominées par le changement climatique, dans la perspective de la COP28, et portent également sur la manière de gérer la concurrence géostratégique croissante, notamment la montée en puissance de la Chine.

Parmi les plus grands défis de la région, il y a la montée du niveau des mers et l'aggravation des tempêtes causées par le changement climatique. D'ailleurs, l'Australie annonce ce vendredi offrir l'asile climatique aux citoyens de Tuvalu, des droits « spéciaux » pour s’y installer et y travailler.
D’autres dossiers sont sur la table des négociations : le Vanuatu, par exemple, exige une action « radicale » pour mettre fin à la dépendance du monde aux combustibles fossiles.
Dans un rapport publié à l'occasion des négociations, les activistes soulignent que les pays insulaires du Pacifique sont en première ligne de la crise climatique, bien qu'ils ne soient responsables que de 0,23% des émissions mondiales annuelles.
En revanche, les 15 nations les plus émettrices de la planète, menées par la Chine, les États-Unis et l'Inde - l'Australie occupant la 15e place - sont collectivement responsables de 71,88% de ces émissions.
Tensions face aux géants chinois et américain
Les deux puissances rivalisent d’influence dans le Pacifique. Des pays tels que le Vanuatu, les Îles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ont été courtisés par la Chine et les États-Unis pour établir des liens économiques et de sécurité dans la région stratégique du Pacifique Sud, ce qui crée un défi pour l'unité régionale.
Les États-Unis et la Chine sont néanmoins tous deux des partenaires de dialogue au sein du forum. Cela peut créer un certain malaise, en particulier pour les États-Unis qui cherchent à contrer l'influence croissante de la Chine.
Mais pour le Premier ministre des îles Cook, Mark Brown, en tant qu'hôte, et pour le FIP de manière plus générale, il est espéré que tout le monde s’accorde afin que paroles et actions soient alignées sur les priorités du Pacifique.
Attentes des pays du Pacifique
Il faut s'attendre avant tout à une divergence d'opinion sur l'exploitation minière en eaux profondes dans la région. Certains voient dans les fonds marins une source durable de métaux nécessaires à la production de batteries pour les véhicules électriques ou les smartphones. D’autres craignent les impacts durables sur les écosystèmes.
Cette divergence, qui couve depuis un certain temps, pourrait atteindre son paroxysme étant donné le soutien du Premier ministre des îles Cook Mark Brown à l'exploitation minière en eaux profondes en tant que moyen de diversification de l'économie. D'autres pays, comme le Vanuatu et les Fidji, ont déjà demandé un moratoire.
Les décisions sont prises par consensus, ce que l'on appelle parfois « la voie du Pacifique ». Le forum est parvenu par le passé à s'entendre sur certains points importants, tels que la zone dénucléarisée du Pacifique Sud. L’année dernière, les dirigeants ont adopté la stratégie 2050 pour le continent bleu du Pacifique, leur étoile polaire pour les années à venir.
Par ailleurs, l'Australie va faire pression en faveur d'un soutien massif du Pacifique à sa candidature pour accueillir les négociations climatiques de la COP31 en 2026. C'est en grande partie chose faite, malgré les appels de certains, à ne pas apporter leur soutien en l'absence d'une plus grande ambition climatique de la part du gouvernement australien d'Anthony Albanese.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne