Étoiles d'Orient

Oum Kalthoum, la voix de l’unité arabe

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Bête de scène à la voix expressive et directe, façonnée depuis l’enfance par la récitation du Coran, celle que l’on surnomma la « quatrième pyramide », « el Set » (la Dame) ou encore « l’Astre d’Orient » se servit des avancées technologiques de son époque pour devenir la voix de son peuple et se faire connaître dans le monde entier avec ses chansons fleuves. Tout en gardant, toute sa vie, un engagement politique viscéral.

Photo non datée de la chanteuse Oum Kalthoum en concert au Caire.
Photo non datée de la chanteuse Oum Kalthoum en concert au Caire. Mena/AFP
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Oum Kalthoum est née pauvre et paysanne, dans un petit village du Delta du Nil, en Égypte à la fin du XIXè siècle. Son père est imam et c’est à ses côtés qu’elle découvre le chant et la psalmodie du Coran. Sur l’insistance de sa mère, elle apprend à lire et écrire à la kouttab, l’école coranique. Et commence à chanter, dès l’enfance, déguisée en petit garçon en accompagnant son père dans ses cérémonies religieuses. À peine vingt ans plus tard, établie au Caire, elle est devenue une immense vedette.

Reine du tarab, la transe musicale qui conduit à l’extase, mère de la patrie, infaillible soutien du président Nasser dans sa lutte contre l’impérialisme, féministe, mécène, mélomane et chanteuse pleine de talent et d’intuition, Oum Kalthoum force l’admiration.

Après avoir été une institution de son vivant, celle dont on écoutait religieusement les concerts, tous les jeudis, à la radio, est devenue une légende. Cinquante ans après sa mort, Oum Kalthoum qui a vendu des dizaines de millions d’albums à travers le monde semble plus présente que jamais : figurines, films sur sa vie, bandes dessinées et même des concerts avec son hologramme témoignent d’un engouement qui n’est pas près de s’éteindre. Mais comment s’est bâtie cette légende ?

Pour mieux le comprendre, il faut plonger dans son époque. Celle de la nahda, la renaissance culturelle arabe moderne. Littéraire, politique, culturelle et religieuse, elle s’inscrit dans un grand rêve panarabe et prend son essor en Égypte, au sein d’une élite cosmopolite et cultivée. Il faut partir sur les traces des grands poètes et musiciens du début du XXè siècle. Comprendre les enjeux géopolitiques de l’Égypte. Se laisser entraîner, de la campagne du delta du Nil au Caire, où les salles de spectacle, les salons littéraires et les cafés fleurissaient. Et surtout écouter cette chanteuse à la voix envoûtante qui se donnait sans compter à son public.

Avec Ysabel Saïah-Baudis, autrice de Oum Kalthoum (éditions du Rocher) la biographie de référence consacrée à Oum Kalthoum, Ahmed Ben Salah, auteur et admirateur d’Oum Kalthoum et Youssou N’dour.

Pour aller plus loin :

Oum Kalthoum, Ysabel Saïah-Baudis (éditions du Rocher).

 

Ysabel Saïah-Baudis et Ahmed Ben Salah.
Ysabel Saïah-Baudis et Ahmed Ben Salah. © Marjorie Bertin

Programmation musicale

Oum Kalthoum Enta Omri (Tu es mon âme)

Oum Kalthoum, Ala baladi elmahboub wa dini / (Emmène-moi au pays de mon bien aimé) 

- Oum Kalthoum Yally Teshky Men El Hawa ( O toi qui te plains de l’amour)  

Oum Kalthoum, Fat El Maad

- Oum Kalthoum, Ya Bahgat El Eid extrait du film Widdad  

Oum Kalthoum, Wallahi zaman Ya SiIahi

Oum Kalthoum, Al Atlal (Les Ruines).

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