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Série industrie musicale en Afrique [3/4]: quand Nyege Nyege révolutionne les musiques alternatives africaines

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En Ouganda, le collectif du Nyege Nyege (« l’irrésistible envie de danser ») en luganda détonne dans un paysage musical dominé par l’afrobeat. Dans la Villa Nyege à Kampala, ce sont les scènes alternatives et notamment électroniques, de la région et de tout le continent qui sont mises en avant. Avec un des festivals de musique les plus populaires d’Afrique de l’Est et deux labels, le collectif est devenu en quelques années l’une des voix fortes d’une nouvelle scène panafricaine.

Lors du festival Nyege Nyege, le 16 septembre 2022 qui réunit des artistes venus de toute l'Afrique pour divertir 10 000 fêtards pendant 4 jours. (Image d’illustration)
Lors du festival Nyege Nyege, le 16 septembre 2022 qui réunit des artistes venus de toute l'Afrique pour divertir 10 000 fêtards pendant 4 jours. (Image d’illustration) AFP - BADRU KATUMBA
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De notre correspondante à Kampala,

Dans le studio, Rey Sapiens, artiste de longue date du collectif du Nyege Nyege et l’un des responsables de la résidence, accompagne son élève du jour sur le logiciel de production : « Je lui donne l’ordinateur, il me pose des questions, je lui montre comment on fait les beats, il est courageux, il a commencé, il va retenir mon attention. Mon rôle, c’est de faire de la musique, mais aussi d’enseigner et d’encourager. »

Depuis début juin, le rappeur congolais Willstone Sibamwenda travaille sur son nouvel album dans la villa Nyege où sont situés les studios et quelques chambres pour loger les artistes en résidence, comme lui qui a été choisis par les responsables du collectif pour bénéficier du matériel et d’un accompagnement dans la production de nouveaux sons. « Je cherche à être créatif, parce qu’avec Nyege, on peut créer un nouveau style, parce que Nyege aime ce qui est nouveau, alors si tu es un artiste, ça te donne la chance de te surpasser, d’aller au fond de toi et de faire sortir quelque chose qui n’est jamais sorti avant. »

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Depuis 2016, les labels Nyege Nyege Tapes et Hakuna Kulala ont produit une centaine d’artistes. Objectif : donner une plateforme aux scènes alternatives du continent. Singeli tanzanien, électro acholi du nord de l’Ouganda ou gqom sud-africain. Pour les plus reconnus, une grande partie des rémunérations provient des tournées à travers le monde. « Quand ces productions de sons électro extrêmes ont commencé à sortir, ça a forcé les gens à réinterpréter leur idée de la musique du continent, expliqueArlen Dilsizian, l’un des cofondateurs de Nyege Nyege. Beaucoup de nos artistes sont maintenant impliqués à temps plein dans leur musique, et on se concentre pour faire en sorte que quand un album sort, l’artiste parte en tournée, afin qu’il y ait une source de revenus durable sur le moyen et long terme. »

Cette année, des artistes sont programmés sur plus de 250 dates. Sans oublier le festival du Nyege Nyege prévu au mois de novembre prochain, qui rassemble pour chaque édition plus de 10 000 personnes en Ouganda.

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