En Afrique, la pisciculture paysanne, une solution locale
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Le développement de la pisciculture paysanne, au milieu des champs, constitue une solution durable et bon marché pour assurer l’approvisionnement en poissons frais des populations rurales. Une alternative crédible à la pisciculture intensive.

Des poissons au milieu des champs, voilà ce que proposent les tenants de la pisciculture paysanne. Depuis 25 ans l’Apdra - une association française - en fait la promotion, que ce soit en Guinée, au Bénin, au Cameroun, au Congo ou en Côte d’Ivoire.
Marc Oswald est scientifique, il est aussi l’un des fondateurs de l’Apdra. La pisciculture paysanne repose sur la valorisation des zones humides dans les plantations de café, de cacao, et d’autres cultures de rente.
C’est une pisciculture qui est intégrée dans les bas-fonds. Ce sont des petits barrages au fil de l’eau, entre 0,2 hectare et 1 hectare qui sont vidangeable dans lesquels ont peut aussi cultiver du riz, les riz flottants. Et donc, cette pisciculture peut commencer de façon extensive, c’est-à-dire que l’on gère les empoissonnements et l’on récolte du poisson qui ne coûte rien à produire. Avec quand même des productions nettes qui sont d’une tonne à l’hectare, ce qui est tout à fait considérable quand on sait qu’en Sologne on est plutôt à 150-200 kilos, on voit qu’il y a des conditions naturelles qui sont assez favorables.
Une alternative à la pisciculture intensive
Cette production peu coûteuse suffit largement à l’autoconsommation des villageois. Elle dégage même des surplus commercialisables. Marc Oswald cite en exemple la Côte d’Ivoire. « Ce qui est intéressant, c’est que c’est une pisciculture marchande et qui permet d’avoir des revenus, et en cela, c’est très précieux. Elle génère des recettes importantes qui peuvent être équivalentes, voire dépasser celles du café et du cacao. »
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Cette pisciculture paysanne est une alternative à la pisciculture intensive qui nécessite de lourds investissements, mais aussi d’importer de l’alimentation pour poisson. Une nourriture coûteuse et pas toujours très saine. Pourtant, beaucoup de ces pisciculteurs occasionnels veulent passer à l’échelle supérieure.
Créer un écosystème pérenne
Un phénomène constaté par Catherine Lecouffe, responsable aquaculture, pêche et océan pour l’Agence française de développement. Selon elle, il est possible d’y arriver tout en maîtrisant les coûts et la qualité de l’alimentation. « Il y a beaucoup de recherches qui sont faites pour produire des aliments locaux de qualité, mais aussi des aliments qui dépendent moins de la farine de poisson. Et donc il y a beaucoup de micros projets qui se mettent en place pour utiliser de la farine d’insecte et donc remplacer cette farine de poisson dans la composition d’aliment pour poisson. »
L’AFD accompagne le travail de l’Apdra dans les pays d’Afrique ainsi qu’en Asie. Pour ces deux acteurs, la pisciculture paysanne présente l’avantage de créer des écosystèmes pérennes, respectueux de la qualité du poisson, ainsi que de l’environnement.
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