L'Atelier politique

Danièle Obono: «L'accord Trump est un plan de continuité néo-coloniale»

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La députée LFI de Paris critique l'accord Trump sur Gaza, défend le débat universitaire et dénonce le soutien socialiste au gouvernement Lecornu. Invitée de l'Atelier Politique, elle répond aux questions de Frédéric Rivière.

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Danièle Obono.
Danièle Obono. © RFI
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Apologie du terrorisme à Paris-8 : «C'est à la justice de trancher»

Sur les propos tenus lors d'un rassemblement à l'Université Paris-8 faisant l'apologie du 7 octobre, Danièle Obono temporise : «Il faudrait que la justice puisse déterminer s'il s'agit effectivement de propos apologistes du terrorisme. Beaucoup de procédures ont été menées dans le but de criminaliser les mouvements de soutien à la Palestine, et un certain nombre ont été classées sans suite.»

Elle défend le cadre universitaire : «Les universités, ce sont des lieux précisément où doivent pouvoir se tenir des débats, dans le cadre de la loi, bien sûr. Le principe même de l'université, c'est de permettre des débats, et ça a toujours été le cas.»

 

L'accord Trump : «Un plan de continuité néo-coloniale»

Sur l'accord de Gaza, sa critique est radicale : «Ce n'est pas un plan de paix, de mon point de vue, c'est un plan de continuité de la mainmise néo-coloniale.»

Elle pointe les déséquilibres : «Les Palestiniens continuent de subir la colonisation, l'Apartheid. Il y a toujours le refus de faire passer l'aide humanitaire. On a toujours l'utilisation de la famine comme une arme génocidaire.»

Désarmement du Hamas : des garanties exigées

Face à la question du désarmement du Hamas, Danièle Obono pose ses conditions : «Il faut des garanties que, effectivement, il y aura un État palestinien. Le problème, c'est qu'il n'y a pas ces garanties.»

«Qu'est-ce que vous donnez comme garanties aujourd'hui aux Palestiniens ? D'abord qu'ils vont arrêter de mourir sous les bombes. Ce n'est toujours pas le cas», insiste-t-elle.

Son reproche principal : «Quelles sont les contraintes qui sont demandées à Israël ? Vous voyez bien qu'il y a quelque chose qui n'est pas équilibré.»

Sarkozy en prison : une «bienveillance à géométrie variable»

Sur l'incarcération de Nicolas Sarkozy, la députée dénonce un traitement médiatique disproportionné : «Ce que je déplore, c'est cette bienveillance à géométrie variable. Tout d'un coup, médias et politiques s'intéressent à la situation particulière d'un certain détenu parce que c'est Monsieur Nicolas Sarkozy.»

Elle plaide pour une approche générale : «Je suis pour que les conditions de détention de toutes les personnes, et pas que de Monsieur Sarkozy, soient significativement améliorées. Il y a beaucoup de gens qui découvrent que les conditions en prison sont très difficiles, seulement parce que c'est Monsieur Sarkozy.»

Budget 2026 : aucun compromis acceptable

Sur les discussions budgétaires, Danièle Obono rejette toute idée de compromis : «Quel compromis vous voulez avoir ? Est-ce qu'on double de 25% les franchises médicales plutôt que de 50% ? Est-ce qu'on gèle pour un an seulement au lieu de deux ans les pensions ? De mon point de vue, ça ne s'appelle pas des compromis, ça s'appelle des compromissions.»

«Ce n'est pas à la hauteur des urgences sociales, économiques, écologiques. C'est la continuité d'une politique qui fait souffrir le peuple depuis huit ans», affirme-t-elle.

Les socialistes ont «sauvé Lecornu»

Sa colère contre le PS est manifeste : «Je suis en désaccord avec ce choix qui est incompréhensible. La direction du Parti socialiste et une majorité de ses députés ont sauvé Lecornu, comme ils ont sauvé Bayrou, au détriment du peuple.»

Sur la réforme des retraites, elle accuse : «On voit aujourd'hui très clairement qu'ils se sont fait rouler dans la farine. C'était une arnaque totale et ils ont pleinement participé à une arnaque.»

La chute de Lecornu espérée

Danièle Obono ne cache pas ses objectifs : «J'espère et je vais travailler à la chute de monsieur Lecornu. Je vois difficilement comment ils arriveraient à passer en séance. Il faut en finir avec ces politiques de malheur.» Son objectif : «Faire tomber Lecornu pour que la question-clé, celle du départ d'Emmanuel Macron, soit enfin reposée et qu'on le fasse s'en aller.»

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