Refugee Food Festival: la cuisine, graine de vie nouvelle
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Réfugié : le mot effraie parfois, efface souvent d’un coup de lettres le passé de celui ou celle dont c’est le statut. Les guerres et les crises économiques ont jeté hors de chez eux des milliers d’hommes, de femmes n’ayant pour seul but qu’une vie meilleure ailleurs, une chance à donner à leurs enfants, à leurs familles.

L’exil prive de mots ceux qui ont tout quitté, mais le geste, les goûts, la cuisine elle demeure profondément enracinée, universelle, elle devient le bagage et la solution pour se réinventer, apprendre, et s’insérer, exister.
Accueillir devrait être donner des outils à celui qui vient trouver refuge pour se reconstruire, et vivre de ses propres ailes. Le Refugee Food Festival s’y emploie, et forme, sensibilise, donne depuis 2015, les clefs aux réfugiés pour qu’ils existent.
Diaporama
Marine Mandrila a fondé avec Louis Martin le Refugee Food Festival en 2015, un volet de l’association Food Sweet Food qu’ils ont créée. Depuis le Refugee Food Festival est un évènement annuel, un restaurant à part entière, une entreprise de formation, un traiteur, une entreprise solidaire et engagée, et sera bientôt un nouveau lieu de vie/culturel dans le 14ème arrondissement de Paris : l’arbuste. Le Refugee Food à Ground Countrol à Paris. Le festival 2021 s’achève ce dimanche 18 juillet.
Harouna Sow, chef réfugié mauritanien, chef formateur du Refugee Food Festival.
Fabrice Junior Noumbissie Tiomi, originaire du Cameroun, cantinier dans une école parisienne.
Justine Piluso, cheffe cuisinière soleil à Paris, ancienne candidate de l’émission Top Chef.
Magda Gegeneva, cheffe et créatrice de Chez Magda à la Rotonde à Paris
Nabil Attar a ouvert à Orléans le restaurant Narenj

Le Refugee Food Festival a mis en place deux formations qualifiantes : Tournesol et Sésame, elles durent 6 mois et permettent de travailler dans des restaurants privés ou collectifs.
« Je suis allée dans des maisons pour le festival, les cuisiniers de ces restaurants avaient déjà rencontré des personnes comme moi qui n’avaient jamais eu la chance d’exprimer leur cuisine. Un jour j’ai fait bananes plantains, des frites baobab à Lille avec Thibaut Gamba, les cuisiniers qui étaient là m’ont dit : nous avons toujours travaillé avec des personnes de multiples nationalités mais là ce que tu fais, c’est cela qu’ils devraient faire, vous êtes mal compris. Ce qui m’a touchée, c’est que des gens décident de pousser la porte, d’aller au restaurant pendant le festival, de goûter la nourriture de l’autre. Goûter, c’est signe qu’on l’accepte déjà, et c’est une fierté. Cela signifie et montre que la société nous accepte, parce qu’ils ont fait le pas de pousser cette porte et de goûter, de s’ouvrir, et ça c’est très important pour nous. »
En liens
Le Recho, une association et un restaurant d’insertion né en 2015, et maintenant aussi formatrice
Ernest pour une alimentation durable, de circuit court et solidaire,
L’école comestible – association fondée par Camille Labro pour introduire l’éducation aux goûts et à l’alimentation à l’école dès le plus jeune âge. Éveiller les consciences, et changer le monde en mangeant.
Programmation musicale
Here comes the Sun de Nina Simone
Koni de Baaba Maal
La recette
Le (fameux) Mafé aux aubergines de Harouna Sow, chef mauritanien formateur du Refugee Food Festival.

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