Comment le climat en Europe a-t-il évolué en 2023 ?
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Le programme Copernicus et l'Organisation Météorologique Mondiale publient ce matin leur rapport sur l'Etat du climat en Europe. L'étude confirme que 2023 a été l'année la plus chaude ou la deuxième la plus chaude selon les données prises en compte. Mais, à l'heure du bilan, les événements météorologiques peuvent paraître contradictoires. 2023 a été une année de contrastes.

L'Europe a subi à la fois des sécheresses, des incendies importants et un nombre record de jours de « stress thermique extrême », c'est-à-dire des jours où le ressenti pour le corps humain est extrême avec un mercure qui monte au-delà de 35 °C ou 40 °C. Température dont le ressenti est parfois accentué par la chaleur urbaine et l'humidité. Pourtant, l'année 2023 est aussi dans le Top 4 des années les plus « humides ». Dans son ensemble, l'Europe a reçu 7 % de précipitations de plus que la normale. En décembre, le débit moyen des cours d'eau a battu des records. Sur l'année, le seuil d'inondation élevée a été franchi sur un tiers du réseau fluvial. Évidemment, le continent est grand. Les deux phénomènes peuvent coexister d'une région à l'autre. Mais parfois un même pays peut cumuler les catastrophes. Par exemple, la Grèce a connu, l'an dernier, les incendies les plus importants jamais enregistrés dans l'Union européenne et de fortes inondations. En tout cas, il y a une tendance générale : celle de l'augmentation de la température du continent. Elles ont été supérieures à la moyenne pendant 11 mois.
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Une chose est sûre en tout cas, l'Europe est « le continent qui se réchauffe le plus rapidement ». Sur une moyenne de cinq ans, la température a augmenté de 1,3° sur l'ensemble de la planète par rapport à la période pré-industrielle contre 2,3° en Europe.
Proximité avec l’Arctique
Plusieurs raisons expliquent l'emballement plus rapide du thermomètre sur le Vieux continent. D’une part, les zones océaniques font baisser la moyenne mondiale. Autre facteur à entrer en compte, la proximité de l’Europe avec l'Arctique. Or l'Arctique se réchauffe encore plus vite. Son thermomètre affiche environ 3,3 degrés de plus qu'à l'époque pré-industrielle. Par ailleurs, le vieux continent est naturellement bordé par des courants marins plus chauds. Selon une étude publiée dans Nature, des types particuliers de courants d'air chauds parcourent le continent plus fréquemment.
Une dernière raison est avancée par Samantha Burgess, directrice adjointe du service Changement climatique du programme Copernicus : « Du fait de la législation européenne, la qualité de l'air s'est améliorée au cours des dernières décennies. La présence d'aérosol dans notre atmosphère a baissé. Et cela conduit à ce que les rayons solaires frappent plus fort l'Europe. »
Cela ne veut pas dire qu'il faut revenir en arrière sur la pollution de l'air. Elle pose d'autres problèmes environnementaux. Les particules fines peuvent, par exemple, entraîner des maladies.
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