L'industrie de la mode ethnique doit s'adapter à la pandémie
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Les PME françaises qui travaillent avec l’Afrique sont impactées par la pandémie et ses conséquences. Les chaines de production sont parfois brisées et cela suppose une adaptation. Dans le secteur de la mode ethnique, les créateurs et producteurs doivent faire preuve d’imagination.

Pour les entreprises qui travaillent avec l’Afrique, la rupture des chaines de circulation de marchandises provoquée par la pandémie est un problème concret. Vulfran de Richoufftz est le fondateur de la marque de chaussures ethniques Panafrica : « Nous avons connu des difficultés assez franches, puisque toutes nos matières viennent de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Ghana. On fait l’assemblage ensuite au Maroc. Et tout d’un coup, s’est asséchée toute possibilité de fabrication pour recevoir nos collections et les vendre ensuite en France et dans le monde. »
Les tissus ivoiriens employés par la marque sont d’abord envoyés en France pour être renforcés, puis ensuite au Maroc pour l’assemblage des chaussures. En temps de Covid-19, et même si les frontières ne sont pas fermées, tout est ralenti, ce qui entraine des retards et des difficultés de trésorerie. Mais dans l’industrie de la mode, l’impossibilité de voyager provoque aussi d’autres problèmes.
« Dans la mode on a quand même un aspect créatif très présent. Des choix de coloris, des choix de grains de coton, ce sont des choses difficiles à percevoir par photos sur WhatsApp. Et que l’on essaie de gérer au mieux à distance. Mais on rencontre des problèmes. Là, nous sommes en train de préparer une collaboration pour l’été 2021. On doit choisir des coloris et ce n’est pas très précis… C’est difficile de dire un ‘terre de Sienne’, c’est ce type de coloris, et tant qu’on y est pas, on n’arrivera pas vraiment à bien développer ce coloris-là. Et cela peut nous bloquer et nous contraindre dans le développement des collections futures. »
Au Burkina Faso, Mariette Capel dirige Afrika Tiss, un réseau de tisserandes artisanales qui travaillent pour des créateurs de mode dans le monde entier. La pandémie de Covid-19 a mis en lumière les fragilités de ce modèle économique. Mariette Capel : « S’il n’y a plus d’avions, si nous n’arrivons plus à acheminer nos produits par la poste, cela veut peut-être dire que le marché local, le marché régional ou sous-régional doivent être davantage exploré. Nous menons actuellement une réflexion pour voir comment notre modèle économique peut se rééquilibrer. De manière à ce que le local et l’international soient bien proportionnés. »
Pour ces entreprises, la circulation des marchandises est indispensable puisque c’est sur le savoir-faire et les produits africains que leur succès est basé. Mais surtout, la réouverture des marchés et des économies permettra de préserver les emplois que ces PME ont créés en Afrique.
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