Chronique des matières premières

La Russie fait rebondir les cours du blé

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Pour limiter l’inflation de la farine et du pain, les autorités de Moscou envisagent d’imposer un quota et une taxe sur les exportations de blé russe. Conséquence : les cours mondiaux de la céréale repartent à la hausse, alors que la demande internationale reste soutenue.

La Russie récolte 131 millions de tonnes de blé en 2020, la deuxième plus belle récolte de son histoire.
La Russie récolte 131 millions de tonnes de blé en 2020, la deuxième plus belle récolte de son histoire. © Pixabay / Andrey Braynsk
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La Russie a la deuxième plus belle récolte de blé de son histoire, plus de 131 millions de tonnes. Mais elle a aussi répondu comme elle ne l’avait pas fait depuis quatre ans à la demande étrangère, en exportant 23 millions et demi de tonnes de blé. Malheureusement cela s’est retourné contre le consommateur russe. Les prix de l’alimentation ont, selon l’Office statistique national, grimpé de 21% pour les céréales, de 5% pour le pain, de 8% pour les pâtes. 

Taxe de 27 euros la tonne pour limiter les exports

Le président Vladimir Poutine s’en est ému publiquement en milieu de semaine dernière. Le ministre russe de l’Agriculture penchait déjà pour un quota afin de limiter les exportations de blé. Selon l’Union des exportateurs russes de céréales, une taxe de 1 000 roubles la tonne, environ 27 euros, devrait aussi être appliquée sur les expéditions jusqu’à la prochaine récolte.

Record d’importations mondiales en novembre

Cette perspective a fait rebondir les cours du blé en fin de semaine dernière : + 4% à Paris à 211 euros la tonne, +7% à Chicago. On entrevoit en effet un resserrement de la disponibilité mondiale de blé, avec en outre des craintes sur les conditions très sèches des semis en Russie et aux États-Unis pour la prochaine récolte. Dans le même temps, la demande des pays importateurs en novembre atteint des records. Jordanie, Turquie, Philippines, Corée du Sud, Japon, tous ces pays sont aux achats. Et cela s’ajoute à la demande inattendue de blé cette année du Pakistan (2,5 millions de tonnes) et de la Chine (8,5 millions de tonnes). On aboutit en 2020-2021 à un record d’importations mondiales de blé. Beaucoup d'achats de précaution en ces temps de Covid. D’où la tendance haussière des cours, malgré l’abondance de la production et des stocks.

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