Pour son premier « roman du réel », l’écrivain-médecin David Deneufgermain s’inspire de son propre vécu de psychiatre à l’hôpital, en cabinet et dans la rue, aux côtés des SDF pour raconter les débuts de la pandémie de Covid-19 et le premier confinement en mars 2020.

L’adieu au visage est présenté par les éditions Marchialy comme « une première incursion dans la fiction ». Un « roman du réel » écrit par un écrivain-médecin, psychiatre de son état, qui écrit depuis longtemps dans des revues littéraires comme Che Vuoi ? ou La moitié du fourbi ou dans des publications du collectif Othon – qui comprend notamment François Bégaudeau et Joy Sorman.
À l’origine, il y a le journal de bord que David Deneufgermain a tenu de mars à mi 2020, dans les premières semaines du premier confinement décidé par les autorités françaises pour enrayer la pandémie mondiale de Covid-19. L’auteur a vécu cette période compliquée comme individu, comme citoyen, comme père de famille, mais aussi comme médecin, et plus précisément psychiatre. Chez lui, à l’hôpital, dans son cabinet ou dans la rue, avec les autres membres de l’unité mobile qui soigne les SDF, l’auteur s’est retrouvé confronté à ses propres peurs et à celles des autres et aux consignes, obligations et interdictions édictées par l’État et les autorités de santé françaises.
Parmi celles qui a le plus marqué le praticien, mais aussi l’être humain qu’est David Deneufgermain, les dispositions funéraires. Les recommandations du Haut Conseil à la santé publique (HCSP) du 18 février 2020 se voulaient particulièrement radicale : afin de préserver de toute contamination les professionnels et les familles, elles interdisaient les soins funéraires et la toilette mortuaire. Elles prévoyaient aussi que le corps du défunt devait être déposé dans une housse avant une mise en bière immédiate et la fermeture du cercueil sans présentation aux familles. De quoi alourdir un peu plus la douleur et compliquer le travail de deuil des proches. Des mesures allégées un peu plus d’un mois après.
Le livre plonge le lecteur au cœur des questionnements du médecin et des autres soignants de son entourage face à l’urgence, à l’angoisse et à l’horreur. Il raconte aussi la nécessité de s’adapter à la nouvelle donne sanitaire tout en faisant preuve de toute l’humanité possible.
David Deneufgermain raconte aussi les maraudes en ville pour venir en aide aux sans-abris que le narrateur et l’équipe du Samu social santé connaissent bien, pour la plupart et les conversations – souvent étonnantes – entre le personnage du psychiatre et ses patients, par téléphone ou par écran interposés.

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